Aujourd'hui, c'est le grand jour, le jour où pour la première fois, Simon s'en ira tout seul vivre trois jours d'aventures avec ses copains de classe.
J'ai longtemps hésité à le laisser partir, préférant le garder près de moi et pouvoir répondre de la sorte au moindre de ses désirs.
Et non, il faut bien se rendre à l'évidence. Simon grandit, Simon mûri et même si lui aussi a du mal à nous lâcher la main, ce voyage, il veut y participer, je n'ai pas le droit de l'y en empêcher.
En préparant sa valise, je l'imagine faire le fou et s'amuser. Je repense à tous ces voyages scolaires que j'ai pu faire et je lui souhaite de prendre autant de bon temps que j'ai pu en avoir.
Je note son prénom sur chaque étiquette, chaque vêtement, chaque chaussette. Si je pouvais, je graverais bien son prénom sur ses fesses...
Je lui montre sa valise, elle est toute rouge. Pas besoin de longues phrases, son regard me dit qu'il est content et tout excité à l'idée de partir.
Amélie, un grain jalouse ou triste, me dit :"Mais maman, moi aussi je veux y aller avec Simon...tu es sûre qu'il va revenir?"
Son papa, quant à lui, l'accompagne jusqu'au départ, il attend de voir le bus s'éloigner et c'est avec le coeur triste et plein d'émotions qu'il est reparti sur le chemin du travail.
Vivement mercredi pour son retour!
A tous ceux qui partagent mon quotidien, à tous ceux à qui je n'ai pas osé dire les choses. A toi, ma Principessa Rosa, qui l'aimait tant et qui le protège de là-haut. A tous ceux qui pensent que la vie avec un enfant différent n'est pas possible.
lundi 4 avril 2011
vendredi 1 avril 2011
Au menu ce soir...
Ce soir, je n'ai pas très envie de préparer à manger. La semaine fût riche en émotions et j'ai envie de faire plaisir à ma fille qui raffole des pizzas.
Amélie : "Chouette des pizzas"
Simon : "Pas pizza, acheter frittes"
Je n'ai pas envie de céder car à force de le confiner dans ses habitudes alimentaires, celles-ci ne sont pas très variées.
Je n'ai pas envie de céder mais je n'ai pas envie de batailler non plus.
Que faire?
Je passe le relai...Voyons voir ce que papa décidera...
Au moment de passer commande, mon mari propose d'aller chercher également des frittes pour contenter tout le monde.
Moi, j'ai envie d'essayer de lui proposer autre chose. J'ai vu récemment un reportage sur les enfants trisomiques et je m'émerveille devant leur appétit, devant leurs yeux qui pétillent devant une baguette à la confiture ou devant une raclette au fromage.
Pourquoi mon Simon refuse-t-il de goûter notre nourriture?
Pourquoi est-il si difficile?
Lorsque les pizzas arrivent sur la table, Simon est frustré et énervé car il doit arrêter son jeu vidéo.
D'un ton sec et autoritaire, son papa lui ordonne de se mettre à table et de manger sa pizza.
Simon se tient debout, droit comme un tronc d'arbre, sur le banc près de la table. Il fait mine d'être triste et s'excuse.
Papa : "D'accord Simon mais maintenant, tu manges!"
Simon s'assoit sans faire d'histoire et me demande de couper les croutes de la pizza. Je m'exécute immédiatement, surprise qu'il n'ai pas repoussé son assiette, je n'ose même pas affronter son regard.
Il mange son morceau de pizza rapidement et avec appétit. Simon se dit que plus vite il aura terminé son morceau, plus vite il retrouvera son jeu vidéo.
Je profite de l'occasion pour qu'il en mange davantage...
Moi : "Si tu manges encore deux morceaux, tu pourras rejouer au jeu vidéo"
Simon : "Grrrr...Couper les croutes"
Moi : "D'accord!"
Même si cela s'apparente clairement à du chantage, il n'en demeure pas moins que pour moi, c'est déjà une belle victoire.
Amélie : "Chouette des pizzas"
Simon : "Pas pizza, acheter frittes"
Je n'ai pas envie de céder car à force de le confiner dans ses habitudes alimentaires, celles-ci ne sont pas très variées.
Je n'ai pas envie de céder mais je n'ai pas envie de batailler non plus.
Que faire?
Je passe le relai...Voyons voir ce que papa décidera...
Au moment de passer commande, mon mari propose d'aller chercher également des frittes pour contenter tout le monde.
Moi, j'ai envie d'essayer de lui proposer autre chose. J'ai vu récemment un reportage sur les enfants trisomiques et je m'émerveille devant leur appétit, devant leurs yeux qui pétillent devant une baguette à la confiture ou devant une raclette au fromage.
Pourquoi mon Simon refuse-t-il de goûter notre nourriture?
Pourquoi est-il si difficile?
Lorsque les pizzas arrivent sur la table, Simon est frustré et énervé car il doit arrêter son jeu vidéo.
D'un ton sec et autoritaire, son papa lui ordonne de se mettre à table et de manger sa pizza.
Simon se tient debout, droit comme un tronc d'arbre, sur le banc près de la table. Il fait mine d'être triste et s'excuse.
Papa : "D'accord Simon mais maintenant, tu manges!"
Simon s'assoit sans faire d'histoire et me demande de couper les croutes de la pizza. Je m'exécute immédiatement, surprise qu'il n'ai pas repoussé son assiette, je n'ose même pas affronter son regard.
Il mange son morceau de pizza rapidement et avec appétit. Simon se dit que plus vite il aura terminé son morceau, plus vite il retrouvera son jeu vidéo.
Je profite de l'occasion pour qu'il en mange davantage...
Moi : "Si tu manges encore deux morceaux, tu pourras rejouer au jeu vidéo"
Simon : "Grrrr...Couper les croutes"
Moi : "D'accord!"
Même si cela s'apparente clairement à du chantage, il n'en demeure pas moins que pour moi, c'est déjà une belle victoire.
Au secours, mon fils est amoureux!!!
Aujourd'hui, lorsque je vais rechercher Simon à l'école, il me sourit de loin.
Alors que d'ordinaire il me saute dans les bras, aujourd'hui il garde ses distances. Il prend son cartable et avant de me rejoindre, il dit au revoir à ses copains.
En passant, il s'arrête devant Marinette. Je l'appelle Marinette pour ne pas qu'on la reconnaisse...
Marinette, assise par terre, est plongée dans ses pensées. Elle est rêveuse, tranquille, loin du brouhaha de la cour de récréation.
Il se baisse et lui dit : " Au revoir Marinette"
Marinette : "Au revoir Simon"
Ils se prennent dans les bras et se tapotent l'épaule. L'espace d'un instant, je trouverais cela même touchant.
Simon poursuit : "Je t'aime"
Marinette : "Moi aussi"
Au secours!!! Il n'a pas encore 9 ans que déjà il est épris d'une jeune demoiselle...
Alors que d'ordinaire il me saute dans les bras, aujourd'hui il garde ses distances. Il prend son cartable et avant de me rejoindre, il dit au revoir à ses copains.
En passant, il s'arrête devant Marinette. Je l'appelle Marinette pour ne pas qu'on la reconnaisse...
Marinette, assise par terre, est plongée dans ses pensées. Elle est rêveuse, tranquille, loin du brouhaha de la cour de récréation.
Il se baisse et lui dit : " Au revoir Marinette"
Marinette : "Au revoir Simon"
Ils se prennent dans les bras et se tapotent l'épaule. L'espace d'un instant, je trouverais cela même touchant.
Simon poursuit : "Je t'aime"
Marinette : "Moi aussi"
Au secours!!! Il n'a pas encore 9 ans que déjà il est épris d'une jeune demoiselle...
L'être humain a encore un coeur...
Dans le cadre de l'asbl que j'ai fondée avec d'autres parents d'enfants trisomiques, nous avons été invités par le Rotary Club Bruxelles-Nord pour leur faire partager notre quotidien, notre histoire et les sensibiliser aux difficultés que nous pouvons rencontrer.
C'est un monde assez impressionnant, de prime abord, très austère...Comme si on était entrés dans la Cour des Grands...
J'ai pris le parti de leur raconter ce que je vous écris, de leur raconter l'arrivée de Simon dans notre famille, la peur du regard de l'autre et le parcours du combattant pour l'intégration dans nos enfants dans ce monde parfois si hostile.
Je sens petit à petit leurs regards se poser sur moi, je les sens attentifs, je les sens intéressés. Ils m'écoutent réellement, ils ne font pas semblant, ils sont vrais.
Lorsque je termine mon histoire, certains poseront une question, voire plusieurs. Et ces questions sont pertinentes.
Je me sens en confiance et suis heureuse d'avoir suscité chez eux de l'intérêt.
Je suis surprise de voir des yeux mouillés, des regards complices et affectueux, des poignées de mains chaleureuses et encourageantes.
Leur soutien financier est certes très important pour la réalisation de nos projets, mais aujourd'hui, ils m'ont appris une chose bien plus importante.
Ils m'ont fait prendre conscience que malgré le nombre incalculable de portes qui se ferment à nous, l'être humain a encore un coeur...
Merci pour votre soutien et vos messages d'espoir et de réconfort.
Tout le monde devrait pouvoir avoir un jour la chance de rencontrer des personnes capables de vous dire des mots si précieux qui vous redonnent la confiance que vous avez perdue...
C'est un monde assez impressionnant, de prime abord, très austère...Comme si on était entrés dans la Cour des Grands...
J'ai pris le parti de leur raconter ce que je vous écris, de leur raconter l'arrivée de Simon dans notre famille, la peur du regard de l'autre et le parcours du combattant pour l'intégration dans nos enfants dans ce monde parfois si hostile.
Je sens petit à petit leurs regards se poser sur moi, je les sens attentifs, je les sens intéressés. Ils m'écoutent réellement, ils ne font pas semblant, ils sont vrais.
Lorsque je termine mon histoire, certains poseront une question, voire plusieurs. Et ces questions sont pertinentes.
Je me sens en confiance et suis heureuse d'avoir suscité chez eux de l'intérêt.
Je suis surprise de voir des yeux mouillés, des regards complices et affectueux, des poignées de mains chaleureuses et encourageantes.
Leur soutien financier est certes très important pour la réalisation de nos projets, mais aujourd'hui, ils m'ont appris une chose bien plus importante.
Ils m'ont fait prendre conscience que malgré le nombre incalculable de portes qui se ferment à nous, l'être humain a encore un coeur...
Merci pour votre soutien et vos messages d'espoir et de réconfort.
Tout le monde devrait pouvoir avoir un jour la chance de rencontrer des personnes capables de vous dire des mots si précieux qui vous redonnent la confiance que vous avez perdue...
Cross à Bruxelles
L'histoire que je m'apprête à vous raconter, je ne l'ai pas vécue personnellement. On me l'a racontée, elle m'a touchée et j'avais envie de la partager avec vous...
Hier, Simon a participé avec son école à un cross à Bruxelles.
Distraite, je n'ai pas regardé son agenda et l'événement m'a totalement échappé, de sorte que je n'ai pas pu en discuter avec lui au préalable pour le préparer, l'encourager, le motiver...
Rien de bien grave, Simon a fait ça comme un chef!
Malgré qu'il ai eu un peu peur dans les gradins, il accepte de courir avec ses amis et une intervenante qu'il connait bien.
Simon adore courir, il est devenu champion dans la catégorie "j'échappe à l'œil averti de l'adulte".
A mi-parcours, il dit tout en montrant son cœur : "Simon malade".
Il a probablement senti son cœur s'emballer par l'effort, il est fatigué et aimerait réduire la cadence.
C'est génial qu'il ait pu s'exprimer car d'ordinaire, j'aurais pu à m'attendre à ce qu'on me dise que pris de fatigue, il se soit assis au sol et qu'il ait refusé de se relever.
La course continue et lorsque Simon se rapproche de l'arrivée, les enfants dans les gradins applaudissent et crient : "Bravo".
Simon s'arrête pour s'imprégner de ces encouragements, il fait sa star...
Oui mais la course n'est pas terminée, allez Simon, un dernier effort jusqu'à la ligne d'arrivée.
Lorsque je vais le rechercher, Simon est fier d'avoir reçu une médaille. Il me la montre, accompagné d'autres enfants tout aussi fiers de me montrer la leur.
Hier, Simon a participé avec son école à un cross à Bruxelles.
Distraite, je n'ai pas regardé son agenda et l'événement m'a totalement échappé, de sorte que je n'ai pas pu en discuter avec lui au préalable pour le préparer, l'encourager, le motiver...
Rien de bien grave, Simon a fait ça comme un chef!
Malgré qu'il ai eu un peu peur dans les gradins, il accepte de courir avec ses amis et une intervenante qu'il connait bien.
Simon adore courir, il est devenu champion dans la catégorie "j'échappe à l'œil averti de l'adulte".
A mi-parcours, il dit tout en montrant son cœur : "Simon malade".
Il a probablement senti son cœur s'emballer par l'effort, il est fatigué et aimerait réduire la cadence.
C'est génial qu'il ait pu s'exprimer car d'ordinaire, j'aurais pu à m'attendre à ce qu'on me dise que pris de fatigue, il se soit assis au sol et qu'il ait refusé de se relever.
La course continue et lorsque Simon se rapproche de l'arrivée, les enfants dans les gradins applaudissent et crient : "Bravo".
Simon s'arrête pour s'imprégner de ces encouragements, il fait sa star...
Oui mais la course n'est pas terminée, allez Simon, un dernier effort jusqu'à la ligne d'arrivée.
Lorsque je vais le rechercher, Simon est fier d'avoir reçu une médaille. Il me la montre, accompagné d'autres enfants tout aussi fiers de me montrer la leur.
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