mercredi 9 juin 2010

Enfants trisomiques, où êtes-vous?

Aujourd'hui, je repense à cette maman qui s'étonnait de ne pas voir dans la rue, au parc ou au supermarché d'autres enfants trisomiques. Mais où sont-ils?

En ce qui me concerne, tant que la trisomie ne faisait pas partie de mon quotidien, je ne les voyais pas, à un tel point que j'ai mis plus de 30 ans à m'apercevoir qu'une jeune trisomique vivait dans notre rue. Mon coeur et mon esprit n'étaient sans doute pas prêts à voir la différence.

Et si Simon m'avait été destiné pour que je puisse enfin m'ouvrir à l'autre, à la différence?

Lorsque Simon est né, j'ai eu cette impression étrange d'être envahie par des trisomiques, à la télé ou dans la rue, il y en avait partout. Moi qui voulait occulter le handicap, il me suivait à la trace.

Je me souviens de notre premier voyage en Normandie, c'était le mois d'août, Simon n'avait que quelques mois.
Sur le trajet, nous nous étions arrêtés sur une aire d'autoroute. Nous avons vu pour la première fois un petit enfant trisomique, assis bien sagement, il mangeait son yaourt proprement.
Nous l'avons observé longuement par des regards furtifs, craignant qu'on puisse nous remarquer. Nous étions en admiration devant cet enfant, espérant que le nôtre grandirait comme lui.

Arrivés sur la plage, nous décidons de faire une petite promenade pour chasser toutes les mauvaises pensées qui pourraient encore être dans nos têtes et pendant que nous marchons, à nouveau notre regard se porte sur un enfant d'une dizaine d'années.
Il est trisomique lui aussi. Il joue avec une pelle et un sceau.
La première idée qui me vient alors à l'esprit est : "n'est-il pas trop grand pour jouer au château de sable?"
Et depuis quand il y aurait un âge pour faire des châteaux de sable?

Sur le retour, à nouveau, nous apercevons un autre enfant trisomique, heureux et joyeux, tenant la main de sa grand-mère.

Autant de signes qui nous sont apparus pour nous montrer que la vie avec un enfant trisomique est possible, des signes qui nous aidés à avancer la tête haute, nous montrant que nous n'étions pas seuls au monde...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire