mardi 8 mars 2011

Nouveau stage

Je suis toujours à la recherche de nouveaux stages pour Simon. J'aime varier ses activités et malheureusement, celles qui lui sont ouvertes se ressemblent et manquent bien d'originalité.

Pourquoi n'auraient-ils pas le droit de faire des choses amusantes et insolites?
Gardiennage et bricolage, voilà ce qu'on leur propose!

Cela m'attriste. J'aimerais aussi lui proposer d'autres activités, tout comme on peut le proposer à sa soeur.

Non, lui, à cause de son étiquette, il n'a pas le choix, il n'aura pas le choix, il doit se contenter du gardiennage et du bricolage et surtout, ne pas oublier de dire merci que quelqu'un ait bien voulu s'occuper de lui.

Alors, cette semaine, lorsqu'on me propose d'essayer un stage de danse, je suis ravie.
Ravie que quelqu'un accepte de relever le défi. Simon adore danser, je pense que cela pourrait lui convenir et je crois enfin que les choses peuvent changer, qu'il suffit de croire en sa bonne étoile et aux belles rencontres.

Lundi, 15h30, je bouillonne d'impatience derrière cette grande porte.
Derrière, il y a Simon.
Je l'ouvre délicatement pour ne pas me faire remarquer et je le vois, assis, il dessine. Je le sens serein et calme, il est heureux, je le vois, je le sens et cela me fait du bien.

La responsable s'approche de moi et referme la porte.
A son regard et son sourire, je comprends immédiatement que Simon ne fera plus partie du groupe.

Elle : "Les enfants se plaignent car Simon fait trop de bruit";
"Cela n'a pas été une journée productive pour les enfants à cause de Simon";
"Je ne le connais pas encore très bien";
"Je pense qu'il vaut mieux qu'il ne vienne plus demain!"

Moi : "Ce n'est pas grave, merci d'avoir essayé..."

Pendant que je prononce ces quelques mots, mon corps se dédouble, comme si quelqu'un me disait : "Mais vas-y, dis-lui le fond de ta pensée!"
"Dis-lui ce que tu as sur le coeur!"
"Ne la remercie pas, dis-lui qu'on ne peut pas connaître un enfant au bout d'une journée!"
"Giffle-là! Hurle! Bats-toi!!!!!"

Non, rien de tout cela, je préfère m'enfuir...

A la maison, mon coeur tremble, je suis vraiment triste car Simon a fait des efforts pour participer à ce stage et à cause de quelques gamins capricieux, Simon est viré!
Et dire que ces enfants-là, deviendront grands, voilà comment notre société les fait grandir...J'en frissonne!

Je me réfugie dans la cuisine, à même le sol, pour laisser couler mes larmes et me permettre de gérer ma colère qui m'étouffe.

Simon, quant à lui, comprend que je ne vais pas bien. Il me cherche...il me trouve...
Il me prend dans ses bras et me dit "c'est pas grave, maman!"

Ces quelques mots provoquent une nouvelle crise de larmes. C'est lui, la victime et c'est lui qui me console, c'est le monde à l'envers, ce n'est pas juste!

Mais qu'a-t-on fait de si terrible pour nous voir fermer toutes les portes, les unes après les autres?

La nuit passée, je tente de repartir du bon pied, essayant de privilégier les aspects positifs. Simon ira chez Olivier, son maître de stages attitré. Lui, qui a toujours été là pour nous, honnête et sincère.

Simon se réveille tout en douceur, il me fait un câlin et me dit : "Simon danser avec Amélie"

Nouvelle crise de larmes...Comment lui dire qu'ils ne veulent pas de lui? Comment lui dire que son handicap fait peur et qu'on le bannit comme un pestiféré?

Il faut lui dire les choses simplement mais pas facile lorsque l'on est déjà dans le monde des grands.

Moi : "Non, Simon"; "Amélie va à la danse et toi, chez Olivier"
Lui : "Non, Simon danse...."

Je sais que lorsqu'il verra Olivier, il n'y pensera plus et qu'il passera une bonne journée mais ma colère, quant à elle, ne s'éteint pas, que du contraire!

3 commentaires:

  1. Bonjour,
    Je vous en ai déjà parlé, je vous le rappelle, il y a un service à Bruxelles qui aide à l'intégration d'enfants extraordinaires dans les stages ordinaires : http://www.bruxelles-integration.be/ .
    Bien à vous,
    Marie

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  2. Promosport (LLN-Wavre) fait un travail extraordinaire. Ils ont intégré mon fils handicapé moteur et sourd dans les stages pour les petits.

    Diane

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  3. Je me reconnais dans votre tristesse et votre colère. Je suis aussi toujours à la recherche d'activités (stages ou régulières) pour mon garçon t21 de 10 ans. Soit l'équipe l'accueille à bras ouverts mais l'activité n'est pas adaptée à son déficit intellectuel, soit l'activité est accessible mais c'est l'équipe qui est débordée ou mal formée...
    A chaque stage, j'ai peur le 1er jour d'aller le rechercher et d'entendre qu'il ne pourra plus y aller. Ou de constater que cela ne l'a pas épanoui et qu'il est resté tout seul dans son coin car personne n'a pris la peine de s'occuper un peu plus de lui...
    J'ai connu plus d'échecs que de réussites (mais il y en a eu !). Et maintenant qu'il grandit, c'est de plus en plus dur à trouver car l'écart intellectuel s'agrandit aussi...

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