15 heures 17, le train entre en gare. Je scrute les voyageurs, ils sont trop nombreux. Un bonhomme vêtu d'une veste orange ne devrait pas passer inaperçu pourtant...
Ah, le voilà. Il rayonne de bonheur! Après avoir passé la journée à promener dans les rues de Namur avec ses copains de classe et 2 stagiaires, je le retrouve gai comme un pinson.
Il est là parmi les autres et je m'aperçois que la différence ne me fait plus peur. Chaque jeune du groupe a sa particularité, son handicap.
Je prends un instant pour leur parler, être avec eux tout simplement. Je resterais bien davantage mais nous sommes dans un hall de gare et chacun est pressé de rentrer chez soi.
Je me souviens de mes premières rencontres avec le monde du handicap. J'étais terrifiée à l'idée qu'on puisse associer mon fils, ma joie, mon bonheur à un autre enfant handicapé, un non trisomique.
Pour moi, Simon n'était pas comme les autres et il ne le serait jamais. Pas question qu'il soit associé à cet enfant qui ne peut garder sa langue en bouche et encore moins à cet autre qui crie, hurle et se débat pour exprimer son mal être.
Je me réconfortais alors secrètement en pensant que le mien était différent, rien d'assimilable ou de comparable aux autres handicaps. Il ne fallait surtout pas créer de confusion et tout mélanger.
Il aura fallu que je laisse le temps au temps, que je grandisse et que pas à pas, je comprenne que seul le mariage de toutes ces différences est capable de créer ces moments magiques tels que je les vis aujourd'hui dans cet hall de gare.
Tellement vrai. Cette peur de la différence et pourtant quelle richesse. A chaque voyage, il grandit et commence a raconter ce qu'il a vu dans la journée. Ça donne même envie de le refaire avec simon comme guide.
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