jeudi 21 janvier 2010

Catch me if you can

Aujourd'hui, j'aimerais vous parler d'une particularité de Simon.
Il adore prendre la poudre d'escampette. Il court et il court très vite. C'est un véritable jeu. Cela commence avec un regard pétillant et malicieux, il capte votre regard, se retourne très lentement, un petit sourire s'esquisse et...
Et une course poursuite commence. Il rit et court, court, court très vite. Il n'a pas conscience du danger. Il rit, il s'amuse et attend que vous le rattrapiez.

C'est peut-être très amusant pour lui mais très angoissant pour nous. On a essayé de lui parler en lui expliquant les dangers d'une telle attitude, on l'a grondé, puni mais le résultat reste le même, Simon court!

Lors d'une visite d'une école spécialisée de type 2, nous avons constaté que les portes étaient fermées à clef et lorsqu'elles ne l'étaient pas, il y avait un banc devant ces portes pour empêcher les enfants de s'enfuir.

Quel soulagement, mon fils n'était pas le seul à s'enfuir et à ne pas nous écouter. D'autres enfants trisomiques faisaient la même chose.

Nous en avons discuté avec la directrice de l'établissement qui nous avait conseillé lors de la prochaine course, de le laisser courir sous un oeil vigilant et attentif pour qu'il prenne conscience du danger, qu'il prenne peur et qu'il arrête de courir n'importe où, n'importe quand.

Je ne vous cacherai pas que nous n'y sommes jamais arrivés! Nous avons continué ces courses poursuites.

Je me souviens d'une invitation à une fête d'anniversaire d'un de mes proches. Nous entrons dans la salle, je commence à saluer les membres de ma famille, les enfants se rejoignent entre eux pour s'embrasser et jouer ensemble.

Une petite demi heure passe quand soudain, ma tant regrettée grand-mère me dit ne pas encore avoir vu les enfants et qu'elle aimerait bien les embrasser. Oups, je me rends compte que les canailles n'ont pas salué tout le monde et m'empresse d'aller les chercher pour leur tirer les oreilles.

Où est Simon? Qui a vu Simon? Je regarde très vite autour de moi....Personne. Je garde mon calme. Je respire. Mon mari me voit et comprend tout de suite que quelque chose ne tourne pas rond. Pas besoin de parler, il a compris.

Je me dirige vers la sortie. Deux possibilités.

Partir à droite, vers la rue. Impossible deux membres de ma famille se trouvent à cet endroit, ils l'auraient forcément vu.
Partir à gauche, vers le terrain de foot, et après le terrain de foot...la rue.

Je retire mes chaussures pour pouvoir courir plus vite mais rien n'y fait. Il est déjà au bout du terrain. Affolée, je prie pour qu'il n'y ait pas de voiture, je crie, il ne m'entend pas et je n'arriverai jamais à courir assez vite pour le rattraper.

Miracle, un jeune cousin me rattrappe. Je lui demande de courir et de le rattraper. Mon coeur tremble, j'ai peur, our, il est sauvé.

Des exemples comme celui-ci, il y en a eu bien d'autres.

Deux années se sont écoulées, Simon a grandi. Et à force de patience et de persévérance, je pense qu'on peut dire qu'il a plus ou moins compris et assimilé le fait de ne pas courir dans la rue ou s'enfuir. On peut marcher dans la rue en le surveillant ou en lui tenant la main légèrement sans frôler la catastrophe mais je reste vigilante car un accident est si vite arrivé.

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