lundi 25 janvier 2010

Enseignement ordinaire ou enseignement spécialisé?

Vivre au jour le jour et profiter de l'instant présent, telle est la devise que je devrais suivre.

Pas besoin de longs discours pour vous dire que mon quotidien en est tout autre.
Je planifie tout et ce, à très long terme. Pour pouvoir être sereine, j'ai besoin que tout soit organisé, les imprévus n'ont pas beaucoup de place dans ma vie.

Alors, dès que Simon entre en crèche, je contacte immédiatement des établissements scolaires afin de connaître leurs positions quant à l'intégration d'un enfant différent.

C'était trop tôt, je l'avoue, je n'étais pas encore prête à entendre ce que j'allais entendre.

Naïvement, j'ai contacté en premier lieu des établissements catholiques pensant qu'ils seraient plus indulgents, plus compréhensifs. La réalité que je m'apprêtais à connaître allait me briser les ailes.
Une multitude de portes se sont fermées à nous et ce, pour des raisons aussi diverses qu'injustifiées.

En voici quelques exemples :
"Nos couloirs sont beaucoup trop longs"
"Nous n'avons plus de place" (3 ans à l'avance?)
"Nous prenons note de votre demande, nous vous rappellerons" (inutile de vous dire, qu'ils n'ont jamais rappelés)

A l'âge de 3 ans, il nous faut faire un choix. Enseignement ordinaire ou enseignement spécialisé.

Nos demandes d'intégration dans l'enseignement ordinaire n'ayant pas abouties, le cœur serré, nous nous dirigeons vers l'enseignement spécialisé.

Nous en visitons une à Bruxelles et quelle ne fût pas notre surprise en apprenant que là aussi, notre demande avait été rejetée.
Simon avait été bien entouré et stimulé à la crèche, les puéricultrices avaient réussi à lui donner de très bonnes bases quant à l'apprentissage de l'autonomie. Il marchait seul, il mangeait seul, il était propre et avait une bonne psychomotricité globale.
Les places dans ces classes sont limitées et Simon avait déjà des acquis. Il aurait pris la place de quelqu'un d'autre qui avait vraiment besoin de tout apprendre depuis le début.

Allait-on nous pénaliser pour nous être bien occupés de notre fils?
Découragée et complètement démoralisée, j'étais dans une impasse. C'est alors qu'intervient un membre très important de ma tribu : ma très chère et tendre maman.
A mon insu, elle décide de prospecter toute seule. Elle en parle autour d'elle, elle cherche, elle ne s'avoue jamais vaincue. Elle a mal comme moi, mais je n'en saurai jamais rien!
Elle nous trouve une école ordinaire qui veut bien accepter Simon. C'est l'école de mon enfance, de notre enfance. Je m'y rends avec Simon, la directrice me reconnaît. Quel soulagement!
Ce sentiment de joie et de bonheur ne durera que quelques instants. Les bâtiments sont devenus vétustes et je doute sérieusement de la sécurité de la bâtisse.
Je replie bagages et tourne les talons.

Devant notre désarroi, Dominique, une puéricultrice, décide d'en parler à une de ses collègues institutrice. Celle-ci décline la proposition. A juste titre, elle se justifie en disant qu'elle doit s'occuper de plus de 30 enfants et craint qu'elle ne pourra pas accorder le temps nécessaire à Simon.
Dominique ne s'avoue pas vaincue non plus. Elle rencontrera sa collègue une deuxième fois, forçant le destin et lui présentant Simon. L'institutrice tombe sous le charme et accepte d'intégrer Simon dans sa classe.

Le parcours fût long et très éprouvant. Simon est resté dans cette école jusqu'à l'âge de ses 5 ans.

A cette époque, lorsque j'allais le chercher dans la cour, Simon attendait tout seul sur le banc. Jamais, je ne le voyais jouer avec ses camarades. Il apprenait bien mais certes pas au même rythme que les autres.
Je ne voulais plus qu'il soit constamment en échec, je voulais le voir rire et jouer avec d'autres enfants.

Après de longues recherches et après avoir visité de nombreux établissements scolaires spécialisés, nous avons trouvé une petite école familiale à Wavre. Trois classes de neuf élèves. Par chance, il y a de la place. Il faut se décider et vite! Nous avons envie de tenter l'expérience pour Simon, pour nous, pour notre famille.

Le premier jour d'école, j'angoisse, je stresse, je pleure. Simon reste calme. Il a grandi mon fils. Il me lâche la main et s'en va jouer au ballon avec une petite fille. Je dois réclamer mon bisou pour partir, il ne me voit plus, il me fait signe de la main, il me sourit et s'en va vivre sa vie. Je partirai le cœur serré et les yeux mouillés de larmes, des larmes de bonheur! Je sais désormais que j'ai pris la bonne décision. Il va apprendre à son rythme avec d'autres enfants comme lui, avec d'autres enfants pas comme lui.

Aujourd'hui, ma position reste identique. Il a dû apprendre de nouvelles règles et Simon évolue de jour en jour, il est épanoui, heureux et il a un tas d'amis.

Je suis fière de toi mon fils, je t'aime mon Simon!

1 commentaire:

  1. Tu peux être fière de lui Roro! C'est un petit bonhomme formidable!!
    Au fait, j'adoooooooooooooore le diaporama! Elles sont super chouettes toutes ses photos et Simon est trop trop mignon !
    Gros bisous à vous 5!

    RépondreSupprimer