vendredi 22 janvier 2010

Flash back...De retour à la maison

Passé le choc de l'annonce, arrive le moment de renter à la maison.

Je m'en souviens encore comme si c'était hier.

Au bout du 4ème jour à la maternité, je voulais absolument renter à la maison.
Dans la mesure où la maman et le bébé se portaient bien, j'ai reçu l'autorisation de sortir.

La chambre était pleine de fleurs, cadeaux, peluches, champagne, dragées, verres,... En 5 minutes chrono, ma maman et moi avons tout emballé. N'importe comment certes mais nous avons tout emballé.

Au moment de sortir de la chambre, tous très excités, une question se pose. Comment allons-nous faire pour descendre cet amas d'affaires? Impossible!
Eureka! Mon mari trouve la solution. Et quelle solution? Il revient dans la chambre avec un charriot du Carrefour abandonné sur le parking de la clinique. J'ai beaucoup ri et comme j'étais gênée, il est sorti le premier avec son charriot. J'ai attendu encore un peu avant de sortir à mon tour et prendre le prochain ascenseur.

Je n'ai salué personne. Je voulais rentrer et vite! Je ne voulais plus voir personne pleurer devant mon fils, plus de psychologue, plus d'infirmière. Juste mon fils!

Arrivés à la maison, je décide de lui faire visiter la maison et lui montre sa chambre. Je lui parle. Me comprend-t-il? Je n'en ai aucune idée.

Et là, je ne peux vous expliquer pourquoi, mais alors que je sais pertinemment que je l'aime et que je ne l'abandonnerai pas, je suis triste et me mets à avoir des mauvaises pensées.

Lorsqu'on attend un enfant, on se l'imagine, on l'idéalise.

Moi, je savais que j'allais avoir un garçon. Je le voyais très beau, fort, brun, intelligent, typé méditerranéen, il ferait sûrement un métier artistique. Je lui avais préparé une jolie chambre et n'avait pas hésité à lui acheter des affaires hors de prix. Et puis, je savais qu'il s'appellerait "Simon".

Savez-vous pourquoi il s'appelle Simon?
Aujourd'hui, je peux vous le dire.
J'ai toujours été fan de Patrick Bruel mais je ne trouvais pas ce nom joli. L'idée de lui donner le nom du personnage qu'il incarnait dans "l'Union Sacrée" m'est alors apparue comme une évidence. Il allait être en quelque sorte son parrain virtuel.

Cet enfant tant attendu, tant idéalisé est arrivé mais pas comme on l'avait imaginé. Je suis déçue, j'ai le sentiment d'avoir gaspillé mon argent, d'avoir gaspillé le prénom "Simon". Je suis en colère et me demande : "Pourquoi moi? "

A tout ceux qui se posent la question, je peux leur répondre : "Pourquoi pas vous?"

C'est normal de se poser des questions, c'est normal d'être en colère. C'est une étape importante dans le deuil de l'enfant parfait. Pour pouvoir passer à autre chose, progresser et aller de l'avant, il faut passer par cette phase de décristallisation.

Il faut du temps et beaucoup d'amour. Ça fait mal, très mal et je pense que le meilleur moyen de soulager cette souffrance est de serrer votre enfant dans vos bras aussi souvent que possible et il vous transmettra une énergie tellement forte qu'elle en est indescriptible!

Encore aujourd'hui, lorsque les nouvelles ne sont pas bonnes, Simon me fait un gros câlin et l'orage passe...

4 commentaires:

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  2. Trop fort Jean-Phi!! Là où il y a de la gêne il n'y a pas de plaisir. Je me souviens fort bien de ce charriot à la CNDG! De vrais romanichelles...

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  3. Jean-Noel (Philippe) est une ordure hehehe!!!

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  4. Roro.. tu parles de deuil de l'enfant parfait.. sache qu'il n'en existe pas! tout comme il n'existe pas d'adultes parfaits. Nos enfants sont "parfaits" à nos yeux uniquement, avec leurs belles qualités et leurs défauts aussi.. Ils sont parfaits non pas dans l'absolu.. uniquement de par l'amour inconditionnel que nous leur portons! Bisous

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