samedi 23 janvier 2010

Mission code coiffeur

Aujoud'hui, Simon a rendez-vous chez le coiffeur.

Il se lève, prend son petit-déjeuner et je le préviens tout en douceur.

Moi : "Simon, tu as rendez-vous chez le coiffeur"
Simon : "Non, pas toiffeur, pas couper cheveux"

Depuis toujours, Simon a horreur des coiffeurs. J'attache une importance toute particulière à ce que Simon soit toujours bien habillé et bien coiffé. Les coiffeurs, il connaît, il y va régulièrement et pourtant, cela ne l'empêche pas de les détester.

Je me souviens d'une fois où j'avais pris rendez-vous chez un coiffeur d'une grande chaîne dont je ne citerai pas le nom. Pas envie de leur faire la moindre pub!
Il y avait beaucoup de monde, trop de monde. Simon ne se sent pas à l'aise mais reste calme. La coiffeuse qui doit s'occuper de mon fils a du retard, Simon s'impatiente.
Après une longue attente, c'est à notre tour. Elle l'installe sur le fauteuil avec un rehausser, il se crispe, il se raidit, il ne veut pas s'asseoir. Je sens que ça va être difficile et pour combler le tout, je dois faire face aux autres clientes qui me regardent avec un air désolé, de pitié. J'ai envie de rugir comme une lionne mais je dois essayer de me contenir, ne rien laisser transparaître pour Simon.
Je réussis à le calmer, il s'assied enfin et là, au lieu de commencer à le coiffer, cette empotée commence à lui montrer la paire de ciseaux et la tondeuse. Il faut aller vite, elle ne comprend donc rien. En écoutant les conversations voisines, j'apprends que la coiffeuse est nouvelle, ça devait tomber sur moi!!!
Elle commence enfin à le coiffer, Simon a chaud, Simon est énervé, Simon ne veut pas qu'on lui coupe les cheveux, Simon ne veut pas entendre le bruit de la tondeuse.
Il pleure et bouge, elle ne sait pas y faire et n'ose pas me dire qu'elle n'y arrivera pas. Elle tente le tout pour le tout et y va franchement avec la tondeuse. Elle remarque que la coupe est râtée, on voit son crâne, un vrai champs de bataille où des mines ont explosées.
J'ai envie de la massacrer. Culotée et pas vite gênée, elle me lance froidement : "Madame, la prochaine fois, il faudra penser à aller le faire coiffer dans un endroit spécialisé, un endroit où ils ont l'habitude de coiffer des enfants comme votre fils!" Je ne savais pas qu'il existait des salons de coiffure pour handicapés!!!!!
Mon sang se glace, j'ai envie de pleurer mais je me veux toujours forte. Je ne pleurerai pas devant ces pauvres femmes qui ne me lâchent pas du regard. Elles ont toutes des casques sur la tête, on dirait des cosmonautes. Vous n'êtes pas dignes de regarder mon fils.
Je suis passée à la caisse, et oui, j'ai dû payer pour une coupe râtée et suis partie avec mon fils sous le bras qui a porté un bonnet pendant deux semaines afin de cacher le désastre.

Chaque épisode chez le coiffeur est une réelle épreuve. Il est à chaque fois terrorisé.
J'ai de la chance de trouver des coiffeurs de quartier qui ont énormément de patience et qui lui accordent du temps. Tantôt à quatre pattes, tantôt couchés par terre, ils exercent leur art d'une manière extraordinaire. Merci Wendy de Charleroi, merci Gaetano de Bruxelles, merci Tano de Sommatino,...
Les scènes pourraient être rigolotes pour certains mais pas pour moi. Je suis triste pour Simon et suis affreusement gênée. Je lui fais du chantage : si tu es gentil, on mangera des frites...si tu es gentil, on regardera Nemo...Rien à faire!

Alors, aujourd'hui quand Simon me dit "pas couper cheveux", je tente la solution fleurs de Bach "Rescue", mélange qui apèse et calme. C'est mon mari qui l'accompagenera, je n'en ai ni l'envie ni le courage. Je lui donne le "Rescue" avant de partir et il en prendra encore une fois, juste avant de rentrer dans le salon.
GAGNE! Simon a rouspeté mais n'a pas bougé, il est revenu tout beau, bien coiffé, comme je l'aime...

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