dimanche 5 septembre 2010

La rentrée scolaire (suite)

Première petite semaine d'école et déjà tant d'émotions.

Après un été tumultueux, Simon est ravi de retrouver son monde, ses amis, sa classe. Il se montre concentré, motivé et appliqué. J'ai même eu droit à un petit mot dans son agenda pour me faire part de ce bon départ.

Et alors que mon coeur palpite, une phrase, un mot, un regard et tout dégringole.

Plusieurs d'entre vous m'aurez posé cette inlassable question...Mais en quelle année est-il Simon? En deuxième primaire?

Non, il n'y a pas d'année pour Simon. Juste trois classes, sans nom, sans thème, à peine le nom d'une institutrice. Les enfants sont regroupés par âge, par centre d'intérêts et peut-être par capacité. En réalité, je ne sais pas comment sont composées les classes et pour être honnête, je m'en moque un peu. Ce qui m'intéresse avant tout de chose, ce sont les progrès de mon fils et ceux à venir.

Et lorsque j'ose vous avouer qu'il n'y a pas vraiment de classe comme dans une école ordinaire, je vois vos regards tristes. C'est comme si je vous avais trahi, menti. Comme si Simon n'était pas vraiment dans une école mais dans un centre de jour adapté, une garderie me permettant pendant la journée d'avoir un semblant de vie normale.

Je pourrais vous dire que peu m'importe ce que vous pensez, c'est ce que je fais croire mais au plus profond de mon âme, vous m'avez touchée. C'est un volet encore trop dur à accepter, la plaie est toujours ouverte et lorsque je tente de me résigner à accepter, vous êtes toujours là pour me rappeler oh combien cela doit être dur d'avoir un fils handicapé.

Simon n'est pas en deuxième primaire et ne le sera jamais. Il ne fera jamais d'exposé en géographie, n'apprendra pas ses tables de multiplications et n'aura pas le dernier cartable de pré ado à la mode.

Chaque jour est un combat pour qu'il puisse apprendre et progresser sur le chemin de l'autonomie...Alors par respect pour son travail, je vous demanderais de mettre votre fausse compassion déguisée en pitié au placard.

Simon, moi, je sais que tu es capable de déplacer des montagnes. Je suis fière de toi. Montre-leur qu'on a pas besoin d'être en deuxième primaire pour exister...

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