Avant que Simon fasse partie de nos vies, j'utilisais, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, l'expression "mongol" pour désigner quelqu'un de stupide, quelqu'un à qu'il manquait un neurone ou plus.
Dès que la trisomie a fait irruption dans notre quotidien, cette expression a été bannie, interdite, tabou...Je l'ai effacée de mon vocabulaire, invitant mon entourage à faire de même. Du jour au lendemain, il est devenu interdit de rire des handicapés, des trisomiques, des mongols.
Je me souviens des premiers faux pas d'une de mes proches. Le matin, toute ma tribu, cousine, tante et tutti quanti avons l'habitude de se souhaiter la bonne journée par e-mail et nous en profitons pour nous envoyer quelques blagues pour bien commencer la journée.
Ce matin-là, une de mes tantes nous avait envoyé une blague sur un trisomique. C'était innocent, rien de méchant. Je n'ai pas pu m'empêcher de lui répondre que cela ne me faisait pas rire. Directement, embêtée et confuse, elle m'a appelé pour se fondre en excuses. Le monde doit-il s'arrêter de rire sous prétexte que mon fils est trisomique? Non mais à l'époque, je n'étais pas prête à en rire.
Aujourd'hui, j'ai découvert le livre de Jean-Louis Fournier. Père de deux enfants handicapés, il arrive à rire du handicap de ses fils, il s'en moque.
Aujourd'hui, j'ai la maturité pour lire ces pages et par moment, je souris car au travers de son sarcasme, il n'a pas vraiment pas tort. Et au travers de ces lignes très dures, un amour si profond et si touchant est perceptible.
Je ne peux toujours pas rigoler du handicap mais il est certain qu'au travers des plaisanteries, il y a toujours une grande part de vérité. Et ces vérités sont toujours plus facile à dire et à entendre lorsqu'elles sont dites avec beaucoup d'humour...
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