Il est 6 heures du matin, il fait froid, la chaleur de la couette retient Simon dans son lit.
Dehors, tout est gris, tout est noir. Rien ne l'invite à sortir de son paradis.
Le réveil sonne, pas le choix, la spirale infernale du temps se met en route.
Les yeux encore mi clos, qu'il est déjà assailli par un bombardement d'informations qui lui faut respecter sans plus attendre:
"Bonjour Simon, vite, lève-toi!"
"Tu as été à la toilette? Non? Allez, allez...."
"Viens déjeuner, vite ça va devenir froid. Tu es un grand maintenant, tu dois manger tout seul, je dois aussi m'occuper de tes soeurs!"
"Attention, ne fais pas le cochon, tu vas nous mettre en retard"
"Dépêche-toi, habille-toi!"
"Où sont tes chaussures? Là? Et bien qu'attends-tu pour les mettre?"
Huit ans...1,2,3,4,5,6,7 et 8. Il est grand me direz-vous! Est-ce-qu'on est réellement grand à huit ans?
Il a encore besoin d'être cajolé, aidé, soutenu.
Sous prétexte qu'il est différent et qu'il doit apprendre, plus que les autres encore, à être autonome et indépendant, on en oublierait presque que ce n'est qu'un enfant! Il commence sa journée tout en hâte et en frustrations.
Parent d'enfant ordinaire ou différent, on en oublie l'essentiel...Le temps, l'amour, le lâcher prise, la confiance, la fatalité.
En se dépêchant, leurre est de croire qu'on peut rattraper le handicap. C'est le handicap qui nous rattrape!
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