Dimanche après-midi, le téléphone sonne. C'est le moniteur de stages de Simon. S'il appelle, c'est que les nouvelles ne sont pas bonnes.
Je n'ose pas décrocher, je n'ai pas envie de lui parler, je n'ai pas envie d'affronter la réalité, je n'ai pas envie d'entendre ce que je n'ai pas envie d'entendre.
Simon était inscrit à un stage de poney. Cela fait trois ans qu'il suit des séances d'hippotherapie, il n'y a aucune raison que Simon ne puisse pas suivre cette activité et pourtant...
La dame s'inquiète et comme à chaque fois, la même excuse. Les enfants sont trop nombreux, elle ne saurait pas s'occuper de Simon. Elle regrette de ne pas pouvoir mettre une personne supplémentaire pour aider Simon.
Je suis découragée, je baisse les bras. Je suis triste qu'on ne lui laisse pas sa chance. J'en ai assez de devoir mendier une place pour mon fils. Tant d'énergie pour pas grand chose.
Mon mari n'en démord pas, il insiste, les idées se bousculent dans sa tête. Il trouve enfin la solution idéale. Avec le soutien de "Volenbulle", une animatrice est prête à venir tous les jours aux côtés de Simon pour l'aider et soulager la dame. C'est une professionnelle pour qui le domaine des chevaux est familier.
Tout est en place pour que ce stage se déroule dans les meilleures conditions. Malheureusement la dame n'en démord pas non plus, elle ne veut même pas essayer. Elle a dit non et ne changera pas d'avis. Elle ne veut pas d'handicapé dans ses stages. Je suppose que cela ne doit pas faire bon genre dans sa vitrine.
Lorsque j'apprends la nouvelle, je suis derrière mon bureau. Je devrais être habituée à ce genre de situation mais mon cœur de maman ne l'accepte toujours pas. Je tente de refouler mes larmes pour ne pas qu'on me prenne en pitié. De toute façon, ils ne comprendraient pas! L'oxygène me manque, je feins de sourire et fixe l'horloge, je n'attends qu'une seule chose...partir, retrouver mon fils et le serrer fort dans mes bras.
Et pour tout ça, aujourd'hui, même le pot de nutella ne suffira pas!
En plus elle n'a même pas voulu essayé...
RépondreSupprimer