lundi 26 juillet 2010

La dame aux fleurs

Aux limites des Cevennes, un nouveau gîte, de nouvelles rencontres. La propriétaire des lieux est passionnée par les plantes et les fleurs, elles n'ont plus aucun secret pour elle. Je me laisse emporter par sa passion, j'aimerais tant partager son savoir et pourtant,...

C'est le premier soir, les enfants sont couchés et nous, nous profitons de la terrasse pour discuter, se reposer, se retrouver.

La dame aux fleurs s'invite à notre table. C'était notre moment d'intimité, je suis déçue mais ne dis rien, je suppose qu'en maitresse de maison, elle se veut acceuillante sans se rendre compte qu'elle est peut-être un peu trop présente.

Au cours de la conversation, je pressens bien que la dame aux fleurs a envie de parler "trisomie".

Je sens que mon corps tremble, je suis en vacances pour profiter de ma famille et tenter d'oublier mon quotidien parfois si difficile. Je n'ai aucune envie de parler "trisomie" avec une parfaite étrangère. D'autant plus qu'elle n'aura pas droit à l'erreur.

Au fil du temps, je ne vois plus les traits particuliers de Simon, c'est mon fils tout simplement. Je sais, c'est bête, et pourtant je suis souvent étonnée et triste de remarquer que les autres s'en rendent compte immédiatement. Comme si la trisomie primait sur l'être.

Elle me raconte qu'elle a travaillé avec des personnes "comme ça". Appelons un chat, un chat. Que veut bien dire des personnes "comme ça"? Le ton est pompeux et agaçant.

Elle poursuit en m'expliquant fièrement que pour soigner cette maladie, elle a créé dans un centre leur destiné un jardin thérapeutique. Si la trisomie était une maladie et si elle pouvait se soigner, ça se saurait! Ses propos sont maladroits et de toute évidence, elle ne connaît absolument pas le sujet. Alors que je tente de garder mon calme, mon mari, lui, fait des bonds sur sa chaise.

J'aurais pu tenter de lui parler, tenter de lui expliquer mais je n'ai pas encore cette sagesse. Comme d'habitude, j'ai souris, je suis partie la laissant dans son univers, celui des fleurs...

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