Récemment, je lisais dans une revue un article sur la néophobie alimentaire. Le mot peut paraître barbare mais il m'intrigue. Qu'est-ce donc? C'est la peur et le refus de goûter des aliments nouveaux.
Cette peur survient chez les enfants entre 2 et 6 ans et peut se prolonger jusqu'à l'âge adulte.
Le refus de goûter et de manger est une manière pour ces jeunes enfants d'affirmer leur indépendance.
Manger inlassablement les mêmes aliments les rassure au quotidien.
Voilà, c'est écrit. Je peux enfin mettre un mot sur le comportement alimentaire de Simon. Ces quelques lignes lui correspondent à la lettre.
Pendant longtemps, je me suis mise dans des états de nerfs indescriptibles. Moi, qui lui préparais ses repas avec amour, il me les refusait sans même y avoir goûté, sans même les regarder. Mange, mange, mange! Ouvre la bouche, dépêche-toi, avale! Mange ou tu vas dans ta chambre!
Rien ne sert de le forcer à manger, il s'entête dès lors davantage et c'est une bataille qui commence entre lui et moi. Qui cèdera en premier? Il faut ruser, parler, jouer. Il n'y pas de remède miracle, il faut juste essayer de trouver les mots pour le rassurer.
C'est une peur, une vraie. Elle est comparable à la peur des araignées ou à celle de l'avion. L'idée de mettre en bouche quelque chose qu'il ne connaît pas ou qui n'est pas présenté comme à son ordinaire, son corps devient moite, il en tremblerait presque.
Dans notre cocon, cela ne nous pose pas tant de problème. Cette phobie peut se gérer facilement. Cela se complique lors d'un dîner entre amis ou en famille. Je m'assure toujours que Simon ait mangé avant de sortir, je crains qu'il refuse de manger et qu'il reste affamé.
Pour les vacances, je m'étais promis de ne pas faire les courses avant notre départ. Je veux aller à contre sens, ne plus alimenter cette phobie. Il mangera ce qu'il y a sur place, il doit apprendre. Si je veux qu'il change, je dois changer.
J'ai craqué, je n'y suis pas arrivée. Je lui ai acheté son pain de mie, de la pâte à tartiner, ses gaufres et céréales préférées,...
Je dois bien admettre que ces dernières semaines, Simon n'a cessé de nous surprendre. Lors d'un repas, sur la table, de la laitue. Rien de bien exceptionnel me direz-vous. Par habitude et par lassitude, je ne lui en propose pas. Je ne veux plus me mettre en colère et irriter tout le monde à l'heure du repas. Ce moment convivial peut se transformer en une fraction de seconde en un champs de bataille.
Il observe le saladier et dit :"ça!veux ça!". Cela s'appelle de la salade. Son papa le sert, moi, je reste convaincue qu'il ne la mangera pas, c'est du gaspillage. Et bien non! Maman, je vais te montrer que tu te trompes et que tu fais fausse route. Simon a goûté la salade et en a mangé la moitié de son assiette, agrémentée de ketchup bien entendu, mais il a mangé de la salade. Inutile de vous dire que nous lui avons fait la ola pour marquer l'événement!
Le moindre nouveau aliment goûté, même en très petite quantité, est une victoire.
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