mardi 6 juillet 2010

Un schtroumpf au soleil

C'était le mois de juin, le 2 juin 2002 en fin de soirée. Nos cœurs tristes, les visites s'enchainent, la chambre ne désemplit pas. Et tandis que Simon passe de bras en bras, une amie s'approche de moi très calmement et me demande si je ne trouve pas mon bébé un petit peu bleu...

Mais oui, elle a raison. Mais qu'a-t-il donc? Mon chagrin et mes angoisses m'ont enfermée dans un monde qui ne permet plus de voir mon fils, je ne vois plus que son étiquette. Suis-je une mauvaise mère?

Affolée, j'appelle une infirmière qui accourt au moindre signal de ma part. Il fait des apnées. Elle tente de me rassurer et l'emmène en néonatologie où ils le garderont en observation toute une nuit.

Impossible de dormir sans lui. Je dois me reposer, je ne veux pas. Je fais les cent pas et multiplie mes allers-retours pour le voir et lui dire que je l'aime.

D'accord, ces dernières heures, mes pensées ont été obscures et malsaines.
D'accord, je suis en colère qu'il soit différent.
D'accord, je suis déçue.

Mais je ne veux pas pour autant qu'il souffre. Je ne veux pas qu'il soit loin de moi, je ne veux pas le voir partir, je ne veux pas le voir mourir.

Je veux qu'il respire. Reste avec moi, je t'en supplie! Tu verras la vie avec nous, ce sera bien, je te le promets!

3 juin 2002, la porte s'ouvre, mon schtroumpf est de retour. Quel bonheur et quel soulagement, promis je ne pleure plus!

Surprise, Simon change de couleur, il n'est plus bleu, il devient jaune. Tout le monde a sa théorie sur la question.

Certains disent qu'il a la jaunisse car il est arrivé deux semaines trop tôt, d'autres disent que je dois cesser le lait maternel. On me conseille de mettre son petit lit près de la fenêtre pour lui faire profiter des bienfaits de la lumière. Quand je dis "on", je ne parle bien entendu pas du personnel hospitalier mais bien de mon entourage super indécis.

En définitive, Simon n'a pas eu la jaunisse, juste la tête du lendemain de la veille.

4 juin 2002, Simon redevient rose. Enfin est arrivé le moment de quitter cette chambre froide et d'aller respirer le soleil, le vrai soleil, celui qui réchauffe les cœurs, nous met de bonne humeur et nous transporte vers de nouvelles aventures hautes en couleurs!

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