jeudi 24 juin 2010

Retour vers le futur

Lorsque je regarde mon petit garçon, j'aime me l'imaginer lorsqu'il sera grand. Parfois, je souris. Parfois, j'ai mal.

Ce soir, je suis en compagnie d'une jeune fille trisomique de 14 ans. Elle est belle comme un coeur, elle est bien dans sa peau.

Au début, elle est timide. Elle ne parle pas beaucoup, elle utilise le langage des signes pour s'exprimer.
Au fur et à mesure que le temps passe, la confiance s'installe et à la fin de la soirée, elle est lancée, elle parle à n'en plus finir. Ses phrases ne sont pas toujours complètes mais son discours est logique et structuré dans le temps.

Elle me demande qui je suis. Je lui réponds que je suis la maman de Simon. Elle sourit, elle le connaît bien. Elle me dit : "Oui, Simon dans la classe 2". En effet, Simon est dans la classe 2.
Sa maman intervient alors et me dit que sa fille parle souvent de lui le soir, en rentrant de l'école. C'est étonnant, ils ne sont ni dans la même classe, ni dans le même bus. Ils partagent probablement des moments dans la cour de récréation...

Elle mange de bon appétit, viande, salade, pain, desserts. Elle mange très proprement et pour resservir, elle ne le fera qu'avec l'accord de sa maman.

Elle est têtue. Lorsqu'elle veut obtenir quelque chose, elle sait insister.

Le code de bonne conduite, elle connaît. Elle est naturelle et joyeuse.

Encore un exemple qui me réconforte pour l'avenir. J'aime m'attacher à ces exemples positifs même si je sais que chaque enfant, chaque progression, chaque évolution est différente.

Dans ma tête, il y a toujours une pensée pour tous ces enfants qui sont moins chanceux, qui n'ont pas accès au langage, qui ne sont pas autonomes, qui n'apprennent pas aussi vite voire pas du tout.

C'est vrai, je n'ai pas envie que Simon soit un des leurs. Alors je me bats encore et encore pour que Simon se surpasse et qu'il puisse y parvenir. Il va y arriver, je ne le laisserai pas tomber.

Je me l'imagine comme Eleonore, comme cette jeune fille rencontrée hier soir par hasard...

Certains me disent que je dois être réaliste et qu'on ne peut pas d'emblée savoir comment sera Simon plus tard.
Eux, ce n'est pas moi! Pour rester debout sur mes deux jambes et continuer sur ce long chemin, il est capital que je puisse penser à un futur positif voire idéaliste!

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