dimanche 21 février 2010

"La belle échappée"


"La belle échappée" est une exposition de peintures et de dessins réalisés par des adultes différents.
Cette exposition se trouve sur un site magnifique, le château de Seneffe.

A peine arrivés et ce malgré le froid, les enfants sont contents et courent. Moments de joies qui ne dureront pas.
Lorsque nous entrons dans le local où sont exposées les œuvres, Simon recommence cet éternel rituel de gémissement à n'en plus finir. Il est clair. Il nous dit "Pas envie, fini". Fini? Mais on a même pas commencé. J'insiste et lui dis qu'il n'est pas gentil, qu'il doit faire un effort et je le force à rentrer.

Je regarde les dessins un par un. Même s'ils se ressemblent, ils sont tous très différents. Ils sont tantôt très gais et très colorés tantôt tristes et fort sombres. Il n'y a pas de juste milieu, je me retrouve devant une palette d'émotions passant d'une extrême à une autre. C'est impressionnant et très joli.

Simon refuse de regarder. J'essaye de lui montrer les dessins, je tente de lui parler des couleurs, des émotions. Je sais que cela peut l'intéresser mais il se bute, il veut sortir. Il râle et manifeste son mécontentement, il continue de gémir, pas très fort, juste ce qu'il faut pour susciter la curiosité des passants, ce qui a le don de mettre dans un état de nervosité relativement sensible. Je suis lasse et vidée d'énergie. Cette belle journée en famille vire au cauchemar.

En sortant, je lui explique que je ne suis pas contente. Il tente de me charmer mais cette fois-ci, cela ne marchera pas. Je suis en colère et triste de devoir infliger cela à ses sœurs.

On me dira : "Tu sais que Simon est comme ça! Tu dois accepter. Pourquoi l'as-tu pris avec?"
Je trouve cette remarque agaçante, blessante et non fondée. Oui, j'accepte le handicap. Je suis simplement révoltée des effets et conséquences que cela peut avoir sur notre vie au quotidien. Et oui, il nous accompagne. C'est mon enfant, au même titre que ses sœurs. J'espère, qu'à force de persévérance, il acceptera qu'on ne fait pas toujours ce qu'on veut, quand on veut.

Ensuite, en route vers Bruxelles. Dans la voiture, il règne un calme plat. Je ne tolère aucun bruit et il l'a bien compris.

Arrivés chez nonno et mamie, Simon est ravi. Il pense que son calvaire se termine. Pas du tout! Je campe sur mes positions, je veux qu'il comprenne que son comportement est inacceptable. D'autant plus, que j'ai la vague impression, qu'il emplifie ce comportement dès qu'il est en présence d'étrangers réceptifs.

Il dormira chez ses grands parents ce soir car demain, c'est congé pédagogique. Il faut le lui expliquer car je ne voudrais pas non plus qu'il se mette en tête qu'on l'abandonne car il a été vilain. Il n'en est même pas surpris . Finalement, il y retrouve son compte, il va être bichonné et cajolé alors que s'il était rentré, il aurait filé au lit!

Sur le chemin du retour, Amélie me dit "Il va me manquer Simon". J'ai le coeur qui se serre. Il a beau m'énerver, il me manque déjà. Il ne sera absent que pendant 24 heures et pourtant, il y a déjà un vide. Je m'en veux de me mettre dans de tels états, il y a des jours "avec" et des jours "sans". Il faut croire qu'aujourd'hui, c'est un jour "sans".

Vivement demain!

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