Au fil des témoignages, je me sens moins seule, je sais que vous êtes là! Je me nourris de vos critiques et vos marques d'affections me vont droit au coeur.
On me demande des trucs et astuces.
Je n'ai pas de recette miracle et encore moins de baguette magique. Ce qui fonctionne avec un enfant, ne fonctionnera pas forcément avec un autre. Je vous dirais ce que vous savez déjà sans doute, il faut une bonne dose d'amour, de patience et d'écoute. Ce sont 3 ingrédients indispensables et dont on peut abuser à souhait. Et je n'apprendrais rien à personne en disant que cela vaut pour tous les enfants.
Je peux cependant essayer de partager plus concrètement mon quotidien avec vous en partageant mes trucs et astuces avec Simon.
Simon est un grand dormeur, il aime se prélasser et a beaucoup de mal à sortir de son lit. (Comme sa maman d'ailleurs, mais chuuut, ne le répétons pas!).
En semaine, le réveil est à 6 heures. Il fait encore noir et il fait froid, impossible de le réveiller. Rien ne sert de l'y forcer, il est tout à fait capable de continuer sa nuit, assis à table devant son petit déjeuner.
Alors, j'allume la lumière, lui fais un premier bisou et le laisse tranquille. Je reviens cinq minutes plus tard et je déclare la guerre aux bisous. Je saute dans le lit, je l'embrasse et le chatouille. Il rigole et est enfin prêt à se lever et de bonne humeur en prime. Ce qui implique bien entendu que je me sois levée moi-même de bonne humeur et à l'heure, sans quoi j'arrive en retard. C'est chose faite, si mon gentil patron me lit, il saura désormais pourquoi j'arrive en retard le matin.
Brossage des dents : pour plus d'efficacité, nous avons opté pour une brosse à dents électrique. Simon a du mal avec une brosse à dents ordinaire, le mouvement n'est pas régulier et les seules dents qui sont brossées sont celles de devant. Il a eu un peu peur au début, le bruit du mécanisme ne lui plaisait pas. Il a fallu l'aprivoiser, lui expliquer le fonctionnement et surtout, nous l'avons choisie avec des personnages de princesses. Il adore!
Pour prendre un médicament ou une vitamine, mon mari a trouvé une astuce infaillible mais je ne suis pas certaine qu'elle soit recommandable. Simon est un petit garçon très méfiant, surtout lorsqu'il s'agit d'avaler quelque chose qu'il ne connaît pas.
Lorsqu'il s'agit d'une vitamine, je demande à sa soeur de l'avaler en premier en demandant à Simon de bien regarder. On la félicite allègrement. S'il sourit, c'est gagné! Simon aime au centre de l'attention surtout s'il pleut des bravos.
Par contre lorsqu'il s'agit de médicaments, c'est plus compliqué. Il faut ruser. Jusqu'à présent, on faisait semblant d'être triste et en guise de réconfort, il acceptait de prendre son médicament. Cela n'a fonctionné qu'un temps, il s'est vite rendu compte de la mascarade.
L'autre soir, alors qu'il devait prendre un médicament pour réguler sa flore intestinale, j'entends mon mari lui dire : "Regarde Simon, regarde papa...à toi, maintenant!" Avait-il perdu la raison? L'objectif était atteint mais à quel prix!
Pour aller à l'école ou chez une thérapeute, nous avons traversé une période où Simon n'avait plus trop envie de sortir de la maison, de quitter son cocon. Seul la télévision et l'ordinateur le préoccupaient. J'ai changé de tactique et en lui annonçant le départ comme une fête, le ton que j'adopte est différent. Je ne lui dis plus "Viens Simon, on va travailler et apprendre plein de choses". Désormais, je lui dis "En route Simon, on va rejoindre les copains et bien s'amuser". Il ne jette plus son cartable a terre en donnant des coups sur la porte. A présent, il court mettre ses chaussures et est impatient de partir.
Dans les prochaines semaines, j'aimerais confectionner un calendrier avec Simon, calendrier qui lui serait accessible pour qu'il puisse se repére dans le temps, au fil de la journée, au fil de la semaine.
Il associe souvent, voire toujours, bain et piscine. Il passerait des heures entières à jouer dans son bain. L'en faire sortir relève de l'impossible. Je range les jouets, le lave et me débats avec un petit lou qui a une force incroyable, force qu'il ne maitrise pas.
Là aussi, j'ai dû changer de tactique. On pense souvent, à tort, que nos petits trisous ne comprennent pas toujours nos propos. Ils nous comprennent très bien, croyez-moi, ils sont mâlins! Maintenant, je le préviens verbalement, explicitement très calmement que le temps lui imparti est de 15 minutes. Il n'a aucune idée de la mesure "temps" mais il sait que lorsque je reviens, c'est terminé. Je lui demande de ranger les jouets dans un bac, je ne le fais plus à sa place. Il ne sent plus agressé, ce n'est plus une punition. Je lui demande de se laver tout seul, je mime les gestes qu'il lui faut refaire. Encore un moment à partager, mélangeant le ludique au pédagogique.
Certains soirs, cela ne marche pas et je suis obligée de revenir à l'ancienne méthode. En grandissant, le contact est plus facile, une communication verbale, qui s'enrichit de jour en jour, s'est installée et les moments de frustrations sont moins nombreux.
En ce qui concerne la nourriture, c'est tout un programme. J'ai la chance d'avoir un fiston qui aime les légumes, les pâtes, la viande, les fruits, surtout lorsqu'ils sont agrémentés de ketchup.
Oui mais moi, j'aimerais tellement qu'il mange un biscuit, un morceau de chocolat ou une tartine avec de la charcuterie. Je le force à goûter mais ce n'est que très rarement concluant. Il se sent agressé et recrache ausssitôt!
Je me suis rendue compte que l'introduction d'un nouvel aliment était mieux perçu lorsque cela vient d'une tierce personne, étrangère à son quotidien.
Je l'ai surpris, par exemple, à manger de la compote de pommes ou de la glace chez des amis alors que persuadée qu'il n'en mangerait pas, je ne lui en avais même pas proposé.
En vous écrivant ce soir, je me rends compte que ces trucs et astuces sont aussi valable pour mes filles qui sont dites "normales". Chaque enfant est différent avec ses angoisses, ses peurs. Il faut ruser,parler, réconforter, jouer, écouter et AIMER.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire