A tous ceux qui partagent mon quotidien, à tous ceux à qui je n'ai pas osé dire les choses. A toi, ma Principessa Rosa, qui l'aimait tant et qui le protège de là-haut. A tous ceux qui pensent que la vie avec un enfant différent n'est pas possible.
vendredi 19 février 2010
Stages pour enfants (suite et fin)
Le stage de Simon en solo touche à sa fin. Je suis ravie de l'expérience.
Ce matin, Simon a vraiment beaucoup de mal à se réveiller. Les bisous, les chansons, les chatouillis n'y feront rien. Ses paupières sont lourdes et son petit coeur dort encore.
Il est resté toute la semaine avec des grands, des camarades qui ont son âge. Il a moins d'endurance et son temps de concentration est plus limité mais il est intégré au groupe. Il participe, il essaye.
Lorsque je vais le rechercher, il est tellement épuisé qu'il n'arrive plus à me rejoindre sur ses deux jambes.
Cette fois-ci, je suis touchée au plus profond de mon coeur de la réaction des autres enfants. Alors qu'il est souvent transparent ou fait l'objet de moqueries stupides et ridicules, je surprends des enfants avoir une attitude avec lui que j'attendais depuis si longtemps.
Je surprends Guillaume dire avec un sourire jusque derrière les oreilles : "Oh Simon, il m'a fait plein de bisous aujourd'hui!" Il n'était pas dégoûté, il était juste gêné mais pas dans le mauvais sens du terme.
Je surprends cette petite fille courir derrière Simon en lui disant : "Simon, Simon, tu ne m'as pas dit au revoir! Tu me fais un bisou?" Je n'en crois pas mes oreilles. Je suis abasourdie, c'est la première fois que cela se produit. Je deviens muette, je n'ai pas de mots.
Simon s'empresse de l'embrasser sur la joue. Je précise "sur la joue" car Simon avait la fâcheuse tendance d'embrasser tout le monde sur la bouche. Même s'il était conscient que cela ne se faisait pas, il s'en amusait. Je pense que désormais, c'est plus ou moins acquis.
Après cette petite fille, une autre arrive. Elle est plus grande. Elle doit venir d'un autre groupe. "Simon, et moi, mon câlin?" Je rêve. Enfin, des enfants qui se préoccupent de lui.
Le coup de grâce me sera donné en sortant lorsqu'un père venant rechercher son enfant, tapote Simon sur l'épaule et lui dit: "Salut Simon, à demain!"
Trop d'émotions en une fois, je craque.
Cela peut paraître banal pour certains, mais cette reconnaissance est une réelle victoire pour moi. Pas de regards baissés, pas de paroles maladroites, juste un quotidien ordinaire. On le touche, on l'embrasse, on vient vers lui...que de bonheur!
L'effort des éducateurs a dû être énorme, ils ont dû faire preuve de patience et de professionnalisme. A aucun moment, on ne m'a fait sentir que Simon était de trop même si cette semaine, le nombre d'enfant était conséquent. A les voir en fin de stage, j'ai une petite pensée pour eux. Ils doivent être sur les genoux et jamais, nous les entendons se plaindre.
Pendant ce stage, il m'a été prouvé que la plus grosse partie de la différence réside dans le regard de l'autre. On m'a montré qu'on pouvait aussi et principalement se focaliser sur les atouts de Simon sans perdre de vue ses limites. Car, oui, il a aussi des atouts!!
Un grand merci à Sport Vital et aux enfants qui lui ont montré tant d'affection.
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