mercredi 3 février 2010

Laissons-les grandir

Simon a plus de 7 ans et pourtant, à mes yeux, il reste mon petit bébé.

J'ai tort, je le sais.
Par manque de temps, on fait tout à sa place ou tout au moins, on lui prépare le travail. Comme pour beaucoup d'entre nous, il s'en accommode.

L'autre jour en allant le chercher à l'école, Simon arrive tout content au réfectoire mais sans son écharpe. La puéricultrice, Marianne, lui demande de retourner dans la classe pour aller la chercher. Je veux l'accompagner mais elle me reprend et certifie qu'il peut aller la chercher tout seul. J'ai envie de lui faire confiance mais tout au fond de moi, je sais que c'est impossible, je sais qu'il ne reviendra pas avec cette écharpe.
Non seulement il est revenu avec l'écharpe autour du cou mais avec le sourire en plus. Il était fier. Bravo!

Souvent, je me dis qu'il se paye ma tête. Il le sait, il en profite et il en joue.

L'ère du changement est arrivé! En voici quelques exemples...

Le matin, c'est la course folle. Tout est chronométré à la seconde près. On a pas forcément le temps d'attendre qu'il ait enfilé ses chaussettes.
Par contre le soir, je lui demande de se déshabiller tout seul, de ramasser son linge et de le déposer dans la buanderie. Il s'exécute sans rien dire. Cela ne le dérange pas finalement.

Lorsqu'il réclame une tartine au chocolat, je lui demande d'aller me chercher le kit parfait de la tartine au chocolat : planchette, pain, nutella, couteau et serviette.
A nouveau il s'exécute sans rouspéter, je m'en étonnerait presque.
Cela nous permet de répéter du vocabulaire, de lui demander d'articuler et de le rendre autonome. Il tartine et coupe sa tartine. Le geste n'est pas précis mais il s'applique.

Lorsque Simon va aux toilettes, j'ai pris pour habitude de le suivre et je m'assure qu'il a bien enlevé son pantalon et j'attends dans l'éventualité qu'il aurait besoin de moi. Surprise, Simon referme la porte. Je n'ai plus le droit de rester avec lui. Je vous assure que l'effet a été identique à une paire de claques. Le fait que lui aussi ait besoin d'intimité ne m'a même pas effleuré l'esprit.

Pas plus tard qu'aujourd'hui, Simon me demande du chocolat chaud. Tu veux du chocolat chaud? Je ne savais même pas que tu aimais ça! Je lui demande de prendre le lait, je prends le reste. Il mélange lui-même le chocolat et le lait. Il boit et me sourit. Il en renverse un petit peu, je l'observe. Je ne lui dis rien, il se lève et va chercher un torchon. Que fais-tu Simon? Simon renverser chocolat chaud. Je n'aurais probablement pas pris un torchon pour essuyer la table mais je n'ai pas voulu le couper dans son élan. Il y a quelque jours de cela, ma réaction aurait été tout autre, j'aurais bondi et tout nettoyé à sa place.

Les exemples se multiplient au fil des jours. Ce n'est pas évident d'accepter que son enfant grandisse et qu'il ait moins besoin de nous.

Ce n'est pas vraiment qu'il ait moins besoin de nous mais ses besoins sont différents. Alors que nous nous étions installés dans une certaine routine, il nous faut à présent revoir notre organisation et sans cesse se remettre en question. Il faut lâcher prise, lui faire confiance pour leur permettre de grandir et de progresser.

Ce n'est plus mon bébé, c'est mon grand garçon. Je le savais mais je n'avais pas forcément envie de l'admettre. Marianne a été un élément déclencheur et je l'en remercie.

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