lundi 12 avril 2010

Capital génétique

Simon est mon aîné et avec lui, j’apprends mon métier de maman. Longtemps, j’ai mis ses faux pas, ses cris et ses colères, sur le compte de la trisomie, ne sachant pas ce qui était de l’ordre de l’enfance ordinaire ou pas.

J’ai été et suis encore très exigeante avec Simon, je voulais qu’il soit parfait, un vrai petit enfant modèle. Je me suis heurtée à bien des obstacles avant de comprendre et d’admettre que Simon était un enfant trisomique certes, mais un enfant avant tout.

A présent, je suis également maman de deux autres filles et je m’aperçois qu’elles ont un comportement, par moment, identique à celui de Simon et elles ne sont pas trisomiques.

Pas plus tard qu’hier, Rosa nous a fait une petite, voire grosse, colère. Elle se jette à terre et tape des pieds devant un parterre de gens qui admirent le spectacle. Je lui demande de se relever rapidement, je ne la regarde plus, elle se relève. Je suis enfin capable de gérer ce genre de petit contre temps.

Au même âge, Simon avait le même comportement. Furieux, il se jetait à terre et hurlait. Je m’empressais alors de le ramasser, de le porter à bras et fuir le lieu du crime. J’étais honteuse et ne voulais surtout pas entendre que mon fils était un sauvage mal élevé.

Amélie, quant à elle, sait se montrer boudeuse et pleurnicheuse lorsqu’elle n’obtient pas gain de cause. Tout comme Simon.

Je n’ai pas eu de repère, je ne savais pas quel comportement était « normal » ou non. Cela a été la source d’angoisses et de stress de haut niveau.

Pas un seul instant, je n’ai pensé que certains traits de son caractère puissent être un héritage génétique et que tout n’était pas forcément la conséquence de ce chromosome surnuméraire.

Avec le temps, je suis fière de constater qu’il nous ressemble.

Il est têtu comme son père, doux comme sa mère.

Il aime les jeux vidéo comme son père, il aime la lecture comme sa mère.

Il aime le sport comme son père, il aime regarder la télévision comme sa mère.

Il aime les aliments bien épicés comme son père, il aime le chocolat à tartiner comme sa mère.

Notre fils n’est pas que trisomique, il a également reçu certains de nos gênes en héritage et c’est ce qui fait toute la différence.

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