Simon est mon premier enfant, il est différent, si fragile, si frêle, si attendrissant,...
Il est à moi, rien qu'à moi, pas question de m'en détacher. Il a besoin de moi et je suis la seule à le comprendre, à pouvoir le bercer, l'aimer, le protéger, le consoler.
Le laisser à la crèche ou chez les grands-parents est un réel déchirement. Je ne conçois de le confier à une tierce personne que si la raison est valable telle que le travail ou un rendez-vous chez le médecin.
Prendre du temps pour aller au cinéma ou au restaurant ne me passe même pas à l'esprit. Ces activités qui, autrefois, me plaisaient tant, ont perdu tout intérêt. J'aime rester à la maison, profiter de mon fils, le voir jouer et grandir.
Partir en vacances sans lui? Est-ce une plaisanterie? Non, sûrement pas moi!
J'ai la critique facile et je délie ma langue de vipère au quart de tour contre ces mères qui prétendent qu'elles ont besoin de se ressourcer, de se retrouver,...Trop peu pour moi, je ne partirai jamais sans mon fils.
Ne jamais dire jamais!!!
Les années passent, la fatigue s'installe. Et puis un jour, on réfléchit, on change d'avis.
Comment faisaient nos mères dans le passé. Je les admire car elles n'avaient pas tout notre confort et il ne me semble pas qu'elles se plaignaient autant.
Simon a 4 ans, Amélie, 1 an et demi. Nous décidons de partir pour Marrakech. C'est mon cadeau d'anniversaire. Je me cherche des excuses, je me dis que nous allons beaucoup marcher, visiter, qu'il fera très chaud et que ce n'est de toute manière pas un voyage pour les enfants.
Même si j'accepte ce départ, j'ai mal au coeur de les laisser. Je me souviens m'être cachée dans le grenier pour préparer mes valises et pleurer en secret. Je n'allais pas en enfer, j'allais juste passer 4 petits jours sans eux. Ce n'était pas une affaire d'état et pourtant, je craignais que les enfants, en voyant les préparatifs du départ, allaient m'en vouloir de ne pas les emmener avec nous.
Pour ne pas les perturber et par souci de facilité, mes parents viennent garder les enfants à la maison, il y a donc moins d'affaires à déménager.
Nous partons en catimini, les larmes coincées dans la gorge. Je leur téléphone régulièrement, les enfants ne remarquent même pas notre absence. Ils sont contents d'être gâtés par mammy et nonno. Simon ne vient pas au téléphone et Amélie se lance et fait ses premiers pas.
Je suis soulagée de constater que tout va bien et arrête de culpabiliser. Nous avons passé 4 jours en amoureux, nous nous sommes reposés l'esprit toujours tiraillé par le handicap.
Lorsque nous sommes rentrés, nous les avons couverts de cadeaux et de bisous. Nous étions prêts à repartir de plus belle avec une énergie revivifiée.
Depuis cette aventure, nous le faisons chaque année et cela nous fait du bien.
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