Alors que de nombreux points communs rassemblent les trisomiques 21, il n'en demeure pas moins que chacun d'entre eux garde son unicité. Et à mes yeux, Simon est unique.
Très tôt, Simon est au centre de bien des conversations. Au contraire de ses camarades, il ne reste pas en place et devient très grincheux à la moindre contrariété.
Même lorsqu'il est parmi les siens, Simon n'intège pas un groupe immédiatement. Dans un premier temps, il se met à l'écart pour observer, il prend du recul et lorsqu'enfin, il se sent en confiance, il avance et tente de se faire une place petit à petit.
Rien ne sert de le forcer car à défaut, il se braque, s'obstine et se fige. Et si cela devait se produire, un vrai bras de fer commence et seule une tierce personne est alors capable de dénouer la situation.
Voici un exemple simple : en semaine, à la sortie du bain, mon mari tente de sécher les cheveux de Simon. Celui-ci, à la simple vue du sèche-cheveux, se met à hurler. Il se braque et se débat. Il ne supporte ni le bruit ni la chaleur. Lorsque j'arrive, je ne fais rien de plus que mon mari. Je discute avec Simon et lui propose de lui sécher les cheveux. Il accepte et l'opération se déroule à merveille.
A ce moment précis, il est actif et non plus passif. C'est lui qui décide qui de maman ou de papa lui sèchera les cheveux.
Cela peut paraître capricieux mais derrière cette attitude, peut-être existe-t-'il un autre message? Peut-être tente-t-il de nous expliquer quelque chose que nous ne compenons pas?
Consciemment ou non, pour éviter toute source de conflits, je lui donne l'impression que l'initiative lui appartient, qu'il est à l'origine de l'idée. Dès lors, il se sent grand et fièrement, il s'exécute
En écrivant ces quelques lignes, je souris car je m'aperçois que cette attitude est propre à mon homme et probablement à bien d'autres encore.
En sorte, mon Simon, c'est déjà un homme!
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