dimanche 4 avril 2010

Joyeuses Pâques

Ce matin ressemble à tous les autres matins. Dès son réveil, Simon nous surprend en nous disant : "Simon chercher oeufs".

C'est étonnant car il n'aime pas les oeufs et encore moins, lorsque ceux-ci sont en chocolat.

A part l'atelier de la veille, nous ne lui en avons pas parlé. Peut-être à l'école? La verbalisation de l'action associée à la mémoire temporelle me procure une sensation de bonheur, je sens qu'on avance. Ces derniers temps, je ne reconnais plus mon Simon, il a changé, il grandit, il m'échappe et cela m'effraie.

Il va et vient, va aux toilettes, joue, demande lorsqu'il a soif ou faim. Il vit sa vie. Chaque jour, il devient de plus en plus autonome, il a moins besoin de moi. L'aider dans le moindre de ses mouvements est devenu un automatisme et le voir se débrouiller seul n'est pas habituel, on voudrait encore tout faire pour lui. Sortir de la routine est déstabilisant.

Ce matin, direction le parc de l'Eglise pour une chasse aux oeufs. Simon n'en est pas friands et n'en a que faire. Il en ramassera quelques-uns, juste pour faire plaisir.

En rentrant, il montre son butin et demande des bonbons en échange. Et lorsqu'il découvre les trésors que les cloches lui ont apportées, il fait une sélection gardant les cadeaux et rejetant les oeufs en chocolat.

Des six enfants présents, seul Simon s'exclame : "Merci les kioches (cloches)!"

Simon est ravi de revoir ses cousines. Il ne cesse de vouloir les câliner. Pour la première fois, j'entends qu'il prononce leurs prénoms correctement, prêtant attention à chaque syllabe. Et lorsqu'on le félicite, il se sent pousser des ailes tellement il est heureux.

Les enfants jouent et dessinent. Simon a envie d'écrire. Je lui tends un cahier et un crayon. Il veut écrire le prénom d'un de ses camarade. Je le laisse libre de ses mouvements car il aime dessiner des lignes ondulées qui ressemblent à des vagues. Pour lui, ces lignes représentent des mots. C'est en quelque sorte son langage, son histoire.

Mais cette fois-ci, c'est différent. Tandis qu'il prononce le prénom de son camarade, c'est autre chose qu'il écrit.
Il commence par écrire un M, suivi d'un O. Je suis déjà heureuse du résultat. Il reste concentré, je l'observe en silence, il continue. Il écrit un N derrière le O et un I devant le M, ce qui nous fait IMON. Le S se trouve un peu plus loin, mais écrit à l'envers.
Il a voulu écrire son prénom, sans modèle, et surtout sans suite logique.

Bravo mon chéri, moi aussi les cloches m'ont apportées quelque chose cette année: le courage et l'énergie de continuer avec toi, sur cette belle route de la stimulation.

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