Il est 4 heures de matin, en route pour un voyage de 920 kilomètres, direction la vallée de Maurienne. J’aime les départs tôt le matin, ce qui nous procure, en général, quelques heures de répit, sans cri, sans question existentielle, juste le silence.
Le répit ne sera que de courte durée cette fois-ci. Il est à peine 6 heures lorsque tout le monde se réveille.
Nous en profitons pour faire notre première halte et prendre notre petit-déjeuner. Tout se passera bien mais le temps est chronométré. Simon ne mangera pas, les aliments qui lui sont proposés ne lui sont pas familiers, ils les rejettent et je ne le force pas. Je tente petit à petit de ne plus emporter mon panier à provisions afin que par faim, il puisse accepter de nouveaux aliments. C’est une première sans succès. Je suis consciente que vu son entêtement, il lui faudra du temps.
A partir de ce moment-là, Amélie ne cessera de demander l’heure d’arrivée et Rosa, comme une furie, aimerait bien sortir de son siège. Seul Simon reste tranquille.
Simon a l’habitude de voyager et cela ne le dérange pas. Entre la télévision, ses livres et ses voitures, il ne lui manque rien. Tout va pour le mieux. Il ne dort presque jamais en voiture et ce, peu importe la longueur du trajet.
Je me souviens d’un voyage à Nice. Simon a alors trois ans et durant tout le trajet Bruxelles-Nice, il n’a pas fermé l’œil profitant des paysages le long de l’autoroute. Il a lutté pour ne pas s’endormir mais la nature est plus forte que lui, il s’est relâché juste au moment de notre arrivée.
Le voyage est long et les enfants impatients, il nous faut trouver sans cesse des astuces pour les distraire. Moi qui pensais pouvoir profiter du voyage pour dormir, ce n’était qu’une grande illusion.
Il est 12 heures, direction le fast food. Les enfants ont faim, ils sont nerveux. Nous en profitons donc pour nous dégourdir les jambes et faire jouer les enfants en espérant qu’ils soient fatigués pour le dernier tiers du voyage.
Après le repas, Simon joue avec Amélie sur une structure en plastique avec toboggans et cordes suspendues. Ils s’amusent comme des petits fous. Content et super excité, Simon crie de joie. Cela dérange une femme, la quarantaine, chevelure crépue et en bataille, aux racines noires et blanches et les pointes des cheveux couleur rouge. Elle soupire, regarde le ciel, et demande à haute voix pourquoi cet enfant criait-il autant ?
Peut-être n’a-t-elle pas vu qui était Simon ? Peut-être ne m’a-t-elle pas vue non plus ? J’ai eu envie de lui répondre que s’il criait autant, c’est que sa chevelure de sorcière l’effrayait. Je n’en ai rien fait et j’en ai des regrets. J’ai demandé à Simon de se calmer et nous avons repris notre route.
Ce voyage a été épuisant tant pour les enfants que pour nous. Une bonne nuit de sommeil avant les prochaines aventures.
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