samedi 24 avril 2010

Quand l'élève dépasse le maître

Lorsqu'Amélie arrive dans nos vies, Simon a 3 ans. C'est lui, le grand frère, lui qui peut lui montrer comment se tenir debout, comment marcher ou manger proprement. Il a 3 années d'avance sur elle et à cette époque, 3 années, c'est énorme!

Et puis les années passent, Amélie a 3 ans, Simon en a 6. L'écart s'est considérable réduit, au point tel que je les compare régulièrement à des jumeaux. Ils ont les mêmes jeux, les mêmes envies, les mêmes attentes. Simon suit sa soeur, il ne sait pas tout faire comme elle mais il essaye, la différence ne se remarqe pas.

Tout allait bien jusqu'à cet hiver où le fossé s'est creusé davantage. Non pas qu'ils aient changés ou qu'ils n'aient plus envie de jouer ensemble mais la différence est bien plus marquée dans les activités qu'ils font à deux.

Déjà au ski, la monitrice m'avait conseillé de les séparer. En effet, Amélie évolue bien plus vite que Simon, il faut lui donner sa chance et lui permettre d'évoluer sans la freiner. Le coeur serré de devoir les séparer, Amélie a suivi un cours avec des enfants de son âge et le résultat a été spectaculaire. Lorsqu'en fin de semaine, elle a reçu sa médaille, j'étais émue, j'ai pleuré à chaudes larmes. Mon bébé a grandi, c'est une petite fille qui a énormément de potentiel et qui ne demande qu'à déployer ses propres ailes.

Aujourd'hui, c'est au tour du maître nageur. Il remarque qu'Amélie nage très bien et qu'il serait temps de lui permettre de nager avec d'autres enfants de son âge.
Les cours collectifs ne conviennent pas à Simon, cela va trop vite, trop de rigeur, pas assez amusant et préfère rester sur le bord de la piscine.
Les prochaines séances, Amélie ne nagera donc plus avec son frère mais bien avec ses amies.

Voilà, ce qui devait arriver, arriva. Je n'ai plus des jumeaux. Amélie a grandi, elle ne peut pas se contenter de servir d'exemple à son frère, il faut aussi qu'elle puisse vivre sa propre vie.

Je me demande si Simon pourra comprendre ce qui se passe. Pourra-t-il comprendre que sa soeur progresse plus vite que lui, qu'elle a également son monde et que lui, il a le sien. Pourra-t-il comprendre que ce n'est pas un abandon de la part de sa soeur? Sera-t-t'il triste?

Moi, en tout cas, je suis triste. Non pas de voir ma belle grandir et de devenir de plus en plus jolie chaque jour que Dieu fait. Je suis triste car j'ai peur de l'avenir, j'ai peur que Simon soit de plus en plus souvent exclu, j'ai peur qu'on ne l'aime plus. Je vous écris et je pleurs, j'ai mal, je m'embarque à nouveau dans l'inconnu. Tant que mes enfants participaient aux mêmes activités, j'avais encore l'impression d'avoir une famille normale, une vie normale. Qu'en serat-t'il maintenant?

L'aventure de Simon se poursuit, mais en solo. Par amour pour sa soeur, il lui faut désormais lui lâcher la main. Elle sera à ses côtés mais plus sans cesse avec lui.

Je demande à Amélie si elle triste de ne plus être avec Simon à la piscine, elle me répond très pragmatiquement: "Mais maman, Simon, il ne va pas au ciel, alors je ne suis pas triste!"

En entendant ces quelques mots, je me dis que j'ai encore beaucoup à apprendre de la vie...

2 commentaires:

  1. on peut apprendre beaucoup en parlant avec des enfants...
    et dis roro, c est quoi une famille normale? une vie normale? c'est juste un term, une étiquette... et mal-heureux celui qui la invinter!! :)

    tu as une belle petite famille, un mari et des enfants qui t'aime...
    ne donne pas tes larmes, ta peur, tes craintes, ton mal-être... à tes enfants, à Simon. Souvent les parents ne réalisent pas mais les enfants - dans leur petit monde parfait - son vite influencer par les grands, leurs parents...

    moi, je te dis BIG UP COUSINE pour tout ce que tu fais pour lui, pour elles, pour vous!
    you are a role-mummie !!! ;D [et tu n'as pas le droit de penser le contraire :) ]
    big bizzzzzzzz...

    RépondreSupprimer
  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer