Depuis le mois de septembre, en plus du travail fourni à l'école, l'accent est mis sur l'apprentissage de l'écriture et de la lecture.
Cela prend du temps, beaucoup de temps, trop de temps.
Ce n'est pas toujours facile de le stimuler après l'école, lorsqu'il est fatigué ou qu'il n'en a tout simplement pas envie.. La surstimulation tue la stimulation, j'en suis consciente et pourtant, je ne baisse pas les bras, je ruse, je le motive, lui promets une récompense.
Simon adore écrire, enfin à sa manière. Il griffonne des pages entières de vagues régulières sur une même ligne droite. Par moment, le mot "Simon" apparaît.
Le week-end dernier, alors que nous étions à la plage, Simon décide d'écrire son prénom sur le sable mouillé. Je sens qu'il a réellement envie d'apprendre mais il n'est pas comme les autres, il lui faut donc redoubler de patience et d'efforts. J'ai confiance en lui et je sais que son travail portera ses fruits. Il n'écrira sans doute jamais de roman (ne jamais dire jamais) mais il aura accès à l'écriture.
Quant à la lecture, jusqu'à présent, nous n'avons encore remarqué aucun progrès si ce n'est qu'il reconnait son prénom, ceux de ses camarades de classe et les chiffres de 1 à 9.
Souvent, il prend un livre et fait semblant de lire une histoire, histoire qui pour le commun des mortels est totalement incompréhensible, seuls nous, ses parents, arrivons à en deviner quelques mots.
Aujourd'hui, comme tous les mercredis, j'emmène Simon chez la logopède, il traine des pieds, il aimerait tant regarder la télévision. Il n'a pas l'air très disposé à travailler mais je l'y emmène quand même, la vie lui apprendra que l'on ne fait pas toujours ce que l'on veut.
Je suis assise sur une chaise dans la salle d'attente, les lectures sur la petite table ne m'intéressent pas, je n'ai pas mon téléphone pour passer le temps, temps qui me semble affreusement long. Et pendant que je suis sur cette chaise, j'entends Simon dire des mots à haute voix, s'exclamant "encore". Le débit est tellement rapide, je pense qu'il décrit ce qu'il voit sur des images, je suis à mille lieux de m'imaginer ce qui est entrain de se passer.
A la fin de la séance, on m'explique l'exercice. C'est un jeu de cartes avec une image et le mot qui y correspond. Le premier tour, Simon voit les images, les tours suivants, il ne voit que les mots. Le jeu lui plait, la technique fonctionne. Trois mots ont êtes lus spontanément sans se tromper et ce, à plusieurs reprises. Serait-ce enfin les premiers signes de lecture? J'y crois, on est sur la bonne voie.
En rentrant, je l'avoue, j'aimerais réitérer l'exercice pour observer personnellement ces nouveaux progrès mais je n'en ai pas le cœur. Il a assez travaillé, j'en oublierais parfois que ce n'est qu'un enfant, l'heure du jeu peut enfin commencer. Il court dans le jardin, joue au ballon, il a besoin de se défoncer.
Ce ne sont peut-être que de petits pas mais mon coeur de maman est fier et heureux. Ce sont des joies du quotidien que j'apprécie et qui me donnent la force et le courage d'avancer et de me battre.
Ce sont des joies simples de la vie que peut-être je n'aurais jamais pris la peine d'apprécier sans Simon.
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