Simon est mon premier enfant. Je l'aime, je le câjole, il est le roi. Pendant trois ans, je lui donne toute mon attention, tout mon amour et surtout, tout mon temps.
Lorsque j'apprends que la famille va s'agrandir, je veux que Simon soit le premier au courant. C'était un matin, il était dans sa chaise haute et son papa lui donnait son petit-déjeuner. C'était un matin comme tous les autres sauf que j'avais une annonce très importante à lui faire.
Je m'approche de lui et lui dit qu'il va avoir une sœur. Elle sera sa compagne de jeux, sa complice pour la vie. Dans quelques mois, il sera grand frère, il devra l'aimer, la protéger et lui apprendre tout ce qu'il sait.
Je lui précise que rien ne changera, nous l'aimerons toujours autant. Tout en le rassurant, je tente de me rassure moi-même.
Je lui parle, je lui explique. Je ne sais absolument pas s'il comprend mes propos. Je ne sais pas s'il est content ou pas, s'il a des questions. J'attends un changement de comportement, seul signe apparent qui pourrait m'indiquer si la situation le perturbe. Pour l'instant, je n'observe rien de particulier.
Au fur et à mesure, mon ventre grossit. Je soulève mon t-shirt, je lui montre mon ventre. J'espère qu'il va le caresser et établir un premier contact avec sa soeur. Il n'en a que faire, il rabaisse mon t-shirt . Il ne parle pas mais le message est on ne peut plus clair!
Je continue de lui en parler occasionnellement, je n'insiste pas. Je prie pour que tout se passe bien, je crains qu'il rejette sa petite sœur.
Enfin la délivrance, Amélie pointe le bout de son nez. Je suis impatiente de la lui présenter.
Simon arrive, Simon est dans le couloir, mon cœur bat, neuf mois que j'attends ce moment. Tout à coup, une infirmière déboule à toute vitesse, me prend mon bébé des bras à la seconde où Simon pousse la porte. Je suis heureuse de retrouver mon fils.
Simon est dans mes bras, et pendant que l'infirmière s'approche et lui présente sa petite sœur, son papa lui montre le cadeau qu'Amélie lui a apporté, une belle voiture téléguidée oui-oui.
C'était un coup de génie. De la sorte, il ne s'est pas vu voler la place. Il l'a embrassé et s'en est allé jouer avec sa voiture. Les crises de jalousie tant redoutées n'ont, par chance, jamais vu le jour.
En rentrant à la maison, il nous a fallu redoubler de vigilance. En effet, Simon aime, Simon câline mais il ne maitrise pas la force de ses étreintes. Il est attiré par le landeau et le tapis de jeu. Il aime l'y retrouver, menaçant de l'écraser. Il aime jouer avec les hochets et les doudous mais pas question de prêter ses jouets. Tout ce qui est à elle est à lui et tout ce qui est à lui est à lui. Et cette philosophie, cinq ans après, n'a pas changé!
Il ne sait sans doute pas comment sa soeur est arrivée mais en tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il sait que depuis ce jour-là, sa vie n'a jamais plus été pareille. Il a fallu partager et patienter, ce qui n'a pas été simple à intégrer.
Malgré les pleurs et le temps que cette petite puce accapare, Simon l'a tout de suite accepté. Ils sont proches depuis la première seconde, espérons que cela puisse durer toute leur vie durant!
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