mardi 25 mai 2010

Lettre à Amélie

Aujourd'hui, j'aimerais écrire une lettre à ma chérie, mon Amélie. Une lettre qui peut-être répondra à ses éventuels questionnements futurs.

Mon Amélie,

Lorsque ton frère est né, sa différence nous a frappé de plein fouet. On a voulu tout lui donner, tout lui apporter. Je voulais me consacrer entièrement à son handicap et à son intégration dans notre société.

A la maternité, lorsque je me suis entendu dire : "ce n'est pas grave, tu en feras un deuxième", j'étais pétrifiée, horrifiée. Loin de moi cette idée. Si un autre enfant devait arriver dans notre famille, cela devait être parce que nous en avions réellement envie et non pour nous soulager du "malheur" qui frappait à notre porte.

Nous avons attendu 3 années avant de te concevoir. Nous t'avons désirée et tu as pointé le bout de ton nez.

Tu n'es en aucun cas un enfant de remplacement. Comme ton frère et ta soeur, tu as ta place dans notre famille.

A la maternité, ils sont tous unanimes, tu me ressembles. Tu ne peux imaginer oh combien je suis fière de mon bébé.

En grandissant, tu as réussi à créer un lien très fort avec ton frère. Chaque jour, je m'émerveille de ton investissement à prendre soin de lui.

La gestion du handicap prend une grande place au sein de notre famille. Tu as peut-être l'impression que je te délaisse par moment mais il en demeure pas moins que je t'aime tout autant.

Tu es plus autonome que lui, alors il est vrai que je t'en demande un peu plus. Ce n'est pas ton rôle et pourtant, tu m'es d'une aide si précieuse que je ne saurais plus m'en passer. Tu le surveilles, tu le câlines, tu danses et joue avec lui, tu le comprends mieux que n'importe qui. Je ne sais pas si un jour, Rosa, qui est arrivée 6 ans après, aura le même rapport que toi avec lui, si elle aussi, saura s'en occuper et l'aimer autant que toi.

Tu m'as longtemps suivie lors de ses diverses rééducations, tu attendais dans la salle d'attente avec moi. Cela me faisait de la peine. J'ai donc décidé de t'inscrire à des activités pour que le temps te paraisse moins long. Tu penses dès lors que je passe plus de temps avec ton frère, refusant de participer aux différentes activités qui te sont proposées. J'ai juste essayé de te rendre la vie moins compliquée qu'elle ne l'est déjà.

Je passe énormément de temps à rédiger ce blog. Je devrais en écrire un pour toi et pour ta soeur mais je t'avouerais que je n'en ai ni le temps, ni l'énergie. Je préfère passer du temps avec vous et créer de beaux souvenirs qui resteront gravés dans vos mémoires à jamais.

Ma chérie, je t'aime, n'en doute jamais. Je m'excuse pour toutes les maladresses que j'ai pu faire ou que je ferai. Je vous aime tout autant tous les trois. Je prie le Ciel pour que Simon reste ton frère adoré, celui que tu n'abandonneras jamais lorsque je ne serai plus là.

Même si tu as un sacré saint caractère, proche du mien paraît-il, je t'aime et je t'aimerai jusque dans l'au-delà.

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