mardi 23 mars 2010

Flash back...Les premiers jours à la maison

De retour à la maison, je me regarde au miroir et je me demande pourquoi je ne ressemble pas à ces jeunes mamans. Elles sont jolies, épanouies, minces et dynamiques, elles respirent la joie de vivre.

Moi, ce que je vois dans le miroir, c'est une jeune femme de 26 ans qui a les cheveux sauvagement attachés, cernée, au teint blafard et qui voudrait tellement dormir.

Je regarde mon bébé. C'est mon bébé, c'est une évidence et pourtant, il m'est étranger. Nous devons encore apprendre à nous connaître, nous apprivoiser. Je ne comprends rien de ses cris, de ses pleurs. J'improvise et fais au mieux.
Je le berce souvent, je lui parle et lui chante mes émotions. Je lui demande de me montrer le chemin à suivre.

Toutes les émotions que je ressens ne sont décrites dans aucun manuel.
Pourquoi nous faire croire que tout va bien dans le meilleur des mondes. Pourquoi aucun magazine ne décrit réellement ce qui se passe dès le retour de la maternité.

Je profite d'une micro sieste pour nettoyer les biberons, faire la lessive et ranger. Je profite d'une autre sieste pour oser aller aux toilettes ou prendre une douche vitesse express.
Je n'ai souvent pas le temps de manger et les seules conversations d'adultes de la journée se résument aux dialogues des "Feux de l'Amour"!

A toutes celles qui m'ont un jour proposé de l'aide, j'ai eu envie de leur répondre : "Super, vient faire mon repassage pour me permettre de dormir une petite heure!" Par politesse et pour ne choquer personne, j'ai toujours décliné ces propositions de pure courtoisie.

Lorsque mon mari rentre le soir, il nous embrasse et nous demande comment s'est passé notre journée. J'ai l'impression que c'est juste une formalité car l'instant d'après, il me demande le menu du soir. J'ai envie d'hurler mais je n'y arrive pas. Je me dis que c'est mon rôle d'épouse et de mère. Je l'ai voulu, je l'ai eu, alors j'assume.

Les jours se répètent et se ressemblent. Je ne suis plus moi-même. J'apprends à devenir maman et je me demande si les tâches d'une maman d'un enfant handicapé sont différentes de celles des autres mères. Je suis dans l'inconnu.

Lorsque pour la nième nuit, Simon se réveille, je demande à mon mari de s'occuper du bébé, je suis à bout de force. Je n'en crois pas mes oreilles, celui-ci me répond : "Demain, je travaille, moi!"
Ces mots résonnent dans ma tête. J'ai dû mal entendre. "Toi, tu travailles! Et moi, je suis au Club Med, peut-être?" Je fonds en sanglots en me disant que, dans une autre vie, j'ai certainement dû faire quelque chose d'épouvantable, que pour mener la vie que je mène.

Cet incident a été un réel déclencheur dans notre couple. A partir de cette nuit-là, plus rien ne sera plus jamais pareil.
Depuis lors, il est présent à chaque moment, il m'épaule, il m'aide, il m'écoute, quitte à en faire trop.

Et comme pour tout homme qui se respecte, lorsqu'il en fait trop, il aime que toute la planète soit au courant!

Ce n'est qu'un détail, l'essentiel, c'est qu'il soit là, avec moi, avec nous et que nous puissions former une cellule forte, dure et surtout, unie.

1 commentaire:

  1. what doesn't kill you, makes you stronger! ;)
    tu n'as rien fait de mal dans une autre vie, au contraire...c'est le petit Simon qui ta choisi come maman, parce que tu es la best mama in ze world pour lui!! ;o)

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