mercredi 10 mars 2010

Mauvaise journée...

Ce matin, Simon se réveille tout naturellement. Pas besoin de chanter, de le chatouiller ou de l'embrasser. Il s'assoit à table et attend son petit-déjeuner.

Je lui demande de prendre sa vitamine, un petit soleil, goût fraise à croquer.
"Non, pas vie" me dira-t-il.
Amélie, qui a tout juste 5 ans, prend sa petite voix et lui dit "Allez Simon, sinon tu vas être puni, croque, croque, croque". Simon s'exécute et reprend en rythme "croque, croque, croque".

La journée commence bien, j'ai le coeur léger.

Arrivée au bureau, l'ambiance se brise. Entre les soucis journaliers, les tracas et les bobos, c'est assez tendu. Je n'ai pas envie de me laisser abattre, je veux profiter de ma journée et sans rien laisser transparaître, je chante tout bas des brides de mélodies de Pascal Obispo "Tous, le même drapeau, oh, oh, oh".

Il est 12 heures, en route pour aller chercher Simon. Je repars dans mon monde où il fait bon vivre aujourd'hui.

Arrivée à l'école, il règne un silence mortuaire. Simon est content de me voir et s'empresse de prendre sa veste. Je m'étonne qu'il ne me dise pas bonjour. Il veut partir et vite.

Juste avant de partir, on m'annonce qu'il ne faut pas que je m'étonne de trouver la collation de Simon dans son cartable.

Depuis l'arrivée de sa nouvelle institutrice, Simon est nerveux et plus désobéissant que d'ordinaire. C'est fatiguant, je le concède.

On lui aurait demandé de ranger son cartable, c'est le rituel du matin. Il n'en fait qu'à sa tête et refuse. On le prévient de la punition. S'il ne met pas sa boîte au bon endroit, il n'aura pas son 10 heures. Il est grand, il doit être autonome, il doit écouter. On le lui répète à plusieurs reprises, Simon s'entête. Résultat, Simon n'a pas eu droit à sa collation.

Je reste sans voix, les mots ne sortent pas. J'aimerais tant avoir une explication mais je ne peux pas. Simon est là et je ne veux pas qu'il assiste à ce spectacle. Je préfère me calmer et parler la tête froide.

Arrivés dans la voiture, je présente sa collation à Simon. Il est affamé. Il mangera ses 5 madeleines en moins de 30 secondes.

J'ai du mal à conduire, mes yeux se voilent. Les larmes coulent à flot, j'ai du mal à respirer. Je ne comprends pas ces méthodes. Accepteraient-elles ces sanctions à l'égard de leurs propres enfants?

Sur le coup, je trouve cette punition intolérable, surtout lorsque l'on sait le rapport extrêmement difficile qu'a Simon avec la nourriture. Se servir de la collation comme monnaie de chantage ne me semble pas correct.

J'en parle autour de moi et le verdict est sans appel. Je ne me trompe pas.

On a le droit d'être fatigués, d'être à bout de nerfs et je me demande quelle sera la sanction lorsque Simon fera quelque chose de vraiment grave.

Je suis sous le choc et ai envie de prendre des mesures irréversibles. Pour l'instant, je n'en ferai rien mais une discussion s'impose. Peut-être n'ai-je pas tout compris? Même si j'en doute très fort!

2 commentaires:

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  2. Je pense à ma fille dont c'est l'anniversaire aujourd'hui.

    Elle a tout compris. Elle obtient tout de Simon par la gentillesse en lui parlant doucement.

    Sourire, gentille, esprit positif et constructif aident plus que la sanction dans le cas de Simon. Au contraire, il se braque.

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