mercredi 24 mars 2010

Mercredi après-midi en tête à tête

Aujourd'hui, c'est mercredi. Et comme tous les mercredis, je termine de travailler à 12 heures et je file chercher Simon à l'école. Il n'y a pas vraiment de garderie, je fais au plus vite mais il m'est impossible d'arriver avant 12 heures 30.

Parfois, pour faire patienter les enfants qui n'empruntent pas le bus scolaire, certaines activités sont organisées.

Aujourd'hui, je trouve les enfants assis sur des bancs, en rond, ils jouent au ballon, le but du jeu est de parvenir à lancer un petit ballon dans une caisse en carton située au milieu du cercle. Lorsque Simon m'aperçoit, il quitte directement le groupe et s'empresse d'aller chercher sa veste et son cartable.

Dans la voiture, je tente de lui parler mais je sens qu'il n'en a pas envie. Il me dit "musique". D'accord,je ne l'embête pas et je monte le son. Sur le trajet, épuisé, il s'endort.

En règle générale, c'est la course folle le mercredi mais aujourd'hui, je décide d'annuler les activités de l'après-midi pour qu'on puisse profiter du temps tous les deux et pour qu'il puisse se reposer.

J'ai des oeufs frais dans le frigo, j'aimerais bien préparer une omelette. D'emblée, Simon me dit "Pas melet, pas vie, autre chose". Comment faire pour lui donner envie d'en goûter un petit bout?

Je repense à toutes ces émissions que j'ai regardées et qui ont pour thème, la nourriture et les enfants.

Je lui propose un atelier cuisine. Je prépare les ingrédients et le laisse libre de ses mouvements. Il casse les oeufs, les mélange et les épice. La cuisine est méconnaissable, il y en a partout. Je reste calme, c'est pour la bonne cause. J'allume le gaz, Simon verse les oeufs battus dans la poêle et me dit : "Attention, c'est chaud!".

Il est calme et je suis émerveillée de ses progrès en langage et en articulation. Malheureusement, il n'aura fallu qu'une fraction de seconde pour qu'il disparaisse en me disant :"Pas melet, berk!" Crois-moi mon grand, vu l'état de la cuisine, tu vas la manger l'omelette!!!

Je lui prépare deux tartines avec l'omelette. Je soigne la présentation et malgré cela, il n'en veut pas.
Je ne suis pas d'humeur à me fâcher, je tente de négocier. Négatif! Je tente le chantage affectif, je feins d'être triste et de pleurer pour qu'il accepte de goûter. Il avale sa première bouchée, son air est dégoûté et me dit tout de même :"Oh, c'est bon!'

Je n'ai pas le coeur à le gaver. Que pourrais-je faire d'autre pour rendre ces tartines plus appétissantes? Je décide d'y ajouter un aliment, le ketchup. J'en rajoute une pointe dans chaque tartine. Simon me regarde, le sourire aux lèvres, il prend de lui même la tartine et la mord à pleines dents. Mission accomplie! Il mange avec plaisir et même si ce n'est pas très diététique, moi, je suis sereine et comblée.

On se câline. Il essaye de me raconter sa matinée à l'école mais je l'avoue, je ne comprends pas tout. Il me dit comme toujours : "Marianne, graphisme". A l'entendre, je pourrais croire qu'il fait du graphisme toute la journée et ce pendant toute la semaine.

Une après-midi toute calme, rien qu'à nous deux, ça fait du bien.

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