mercredi 31 mars 2010

Mercredi, jour de la logopédie

Aujourd'hui, mercredi, c'est un jour de pluie.

Le temps est maussade, à l'image de mon humeur. Peut-être suis-je comme les enfants, le changement d'horaire ne me convient pas.

Le matin, Simon a encore plus de difficultés à sortir du lit. Même Amélie qui aime se lever à l'aurore me dit :"Non, maman, il y a pas encore le soleil!". Rosa, quant à elle, boit son biberon mais sans aucune envie.

Vivement les vacances! En attendant, notre quotidien suit son chemin.

Il est 14 heures, direction la logopède du mercredi. Il y apprend à lire et à écrire. Je reste dans la salle d'attente. J'entends tout ce qui se passe derrière la porte. Il participe activement à sa séance mais je perçois bien que tout cela lui encore inaccessible.

En règle générale, la séance commence par une série de mots à recopier à partir d'un modèle en pointillé. Simon sait à présent tenir un crayon dans sa main correctement. Cet exercice lui est familier et le fait parfaitement. Sans les pointillés, ce n'est plus aussi évident. Il faut travailler et travailler encore.

Ensuite, il doit reconnaître des mots de manière globale. Il est plein de bonne volonté mais les résultats ne sont pas encore très probants. Il reconnaît son prénom, le mot "papa". Pour le reste, il tente de les deviner. Il ne regarde plus les mots mais bien le visage de l'adulte assis en face de lui pour tenter de deviner ce qui peut bien être inscrit sur cette feuille, il aimerait tant faire plaisir.

A la fin de la séance, la logopède est désemparée. Voilà presqu'un an qu'elle travaille avec Simon et les progrès qu'elle attendait n'arrivent pas. Elle sait qu'il lui faut du temps, beaucoup de temps. Elle ne connaît pas très bien la trisomie et se pose des questions sur ses méthodes et sur les résultats qu'elle pourrait prétendre atteindre.

J'aimerais tant la réconforter et lui dire qu'elle ne doit pas s'en faire. Nous, on a l'habitude, apparemment pas elle. Nous, on sait que Simon a besoin de mois entiers, voire des années pour enregistrer des données. Il les parque dans un coin de son cerveau et un jour, sans vraiment connaître le déclencheur du système, Simon arrive à utliser ces données. Et paradoxalement, c'est toujours lorsque nous, adultes, baissons les bras que ce déclencheur se met en marche.

Simon a de la mémoire à court, moyen et long terme. Il nous l'a déjà montré à maintes reprises, alors pourquoi n'arrive-t-il pas à photographier et mémoriser ces mots. J'aimerais pouvoir voyager dans son cerveau afin de comprendre pourquoi ce déclencheur ne se met pas en route systématiquement. Il peut y arriver, j'en ai l'intime conviction. Peut-être pas tout de suite, ni dans deux semaines, ni dans deux mois. Mais il va y arriver. On va l'encourager et il pourra enfin dire : "Ouais, c'est gagné!"

En rentrant, je décide de faire un jeu avec Simon et Amélie. Je prends le tableau magique et j'écris des mots. Celui qui a trouvé le mot en premier, a gagner. En répétant le jeu chaque jour, j'espère qu'on pourra faire un pas en avant.

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