Bientôt, c'est l'anniversaire d'Amélie. Elle aura 5 ans le 11 mars.
Comme chaque année, on lui prépare une belle fête avec ses amis et de beaux cadeaux en prime.
Je suis consciente qu'elle est gâtée, même un peu trop. En lui faisant plaisir, je me fais plaisir. C'est en quelque sorte, ma manière à moi, de compenser les petits tracas du quotidien.
On me reproche souvent de fondre devant son petit minois. C'est vrai. Mais je fonds également devant les autres. Je ne pense pas faire de différence ou peut-être ne la vois-je pas.
En préparant ces festivités, je dois vous avouer que j'ai mal, je souffre et je retiens mes larmes.
J'en fais autant pour Simon. Je lui prépare également de jolies fêtes avec ses amis. Mais lui, à quelques exceptions près, il n'est jamais invité nulle part. Non pas qu'on ne veuille pas de lui mais organiser une fête avec plusieurs enfants trisomiques, demande une énergie gigantesque et tout le monde ne s'en sent pas capable.
Je me souviens de cette fois où Amélie était invitée à un anniversaire où tous les enfants étaient déguisés en pirates. Il n'a pas pu rester jouer et pourtant, il en avait envie. J'ai senti ma gorge se serrer, je suis partie très vite et pour compenser ce mal être, je me suis dirigée vers le magasin de jouets. Au final, cela n'a apaisé personne. Il voulait jouer avec les autres enfants, il n'avait que faire de mon cadeau!
Il grandit, il aime s'amuser. Il a besoin de temps et de confiance en lui pour renter dans un groupe. Et lorsqu'enfin il trouve cette confiance au plus profond de lui, souvent, il nous faut partir car Simon n'a pas été invité. Le plus dur, c'est de voir la tristesse dans son regard. Je ne lui montre pas que j'ai mal et lui explique qu'Amélie a ses amis et lui, il a les siens.
J'attends le jour où il me dira "Mais où sont mes amis? Qui sont-ils?" Entre nous, j'espère qu'il ne me le demandera jamais.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire