Déjà bien avant d'avoir des enfants, nous aimions nous rendre à Disneyland, nous plonger dans cette ambiance féérique, oubliant l'espace d'une journée nos soucis d'adultes et tels de vrais fidèles de Peter Pan, redevenir enfants.
Dès la première année de Simon, nous avons voulu lui offrir un beau séjour. Malgré les dires de certains nous déconseillant un tel voyage, prônant le fait que Simon était bien trop petit, nous n'en avons fait qu'à notre tête et sommes partis à l'aventure.
Que de surprises et que d'émerveillements. Les odeurs, la musique, les parades, Simon n'en a pas laissé une miette. Il a ressenti la féérie du moment, la joie, la détente et la bonne humeur. Plus question de parler de retard mental, d'handicap ou de thérapies. Juste papa et maman avec moi, pour passer deux jours de pure folie.
Nous voulions lui offrir des cadeaux mais Simon n'en a que faire. Il ne veut pas d'objets, il veut sortir et admirer le spectalce.
Nous y retournons chaque année, c'est notre pélerinage. On ne se lasse pas de l'insouciance qui nous fait tant défaut tout au long de l'année.
Lorsqu'Amélie arrive dans nos vies, on n'échappe pas à la tradition et dès sa première année, direction la maison de Mickey.
Les files d'attentes sont longues, les enfants deviennent nerveux. Cela devient épuisant et tout le charme du moment disparaît.
On nous avait parlé de cartes pour visiteurs handicapés. Rien que d'entendre ces mots, j'en ai la nausée.
On se dirige vers l'accueil, aucune information n'est visible. Je n'ai pas envie de renter et de pointer mon fils du doigt, j'aimerais tant pouvoir me confondre à la foule discrètement. Je n'ai pas le courage de réexpliquer toute mon histoire. La solution, envoyer quelqu'un d'autre à la pêche aux information. Ce quelqu'un d'autre, c'est mon mari. Il prend Simon sous le bras et reviendra quelques instants plus tard avec cette fameuse carte bleue qui nous donnera accès à toutes les attractions, toutes les parades sans devoir faire la file. C'est en quelque sorte le cadeau de Simon. "Tu vois, moi aussi, je peux t'apporter quelque chose!"
Au début, on y va à tâtons, on est gênés de sortir cette carte qui fait de nous des visiteurs à part. On nous regarde, on nous montre du doigt. Mais qui sont ces gens qui se permettent de passer devant tout le monde. Cette gêne ne durera pas. Et oui, chère Madame, cher Monsieur, j'ai un enfant exceptionnel et qui dit enfant exceptionnel, dit traitement exceptionnel. Je marche la tête haute, m'offrant même le luxe de les dévisager.
Cette année, j'ai également appris que Disneyland offrait des tarifs réduits pour leurs visiteurs handicapés. Un billet acheté au guichet avant 13 heures 30, donne l'accès gratuit aux parcs à son accompagnateur.
Ce sont des informations qu'il faut chercher car bien entendu, on n'en parle pas spontanément. La démarche est généreuse et pourtant aucune publicité n'en saura faite. Secrètement, je rêve d'un spot publicitaire où l'on mettrait en scène des enfants différents. Ce serait une belle victoire et le début du bonheur. Enfin de la reconnaissance.
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